Le Fedorov Avtomat (résumé de son histoire).
Quelque part en Russie, un homme eut des pensées très avant-gardiste. Membre de la commission de l’artillerie pour l’Armée Impériale Russe, et plus précisément du département général de l’artillerie (une branche pour faire simple), il avait déjà commencé à étudier les systèmes d’armes longues à répétition automatique dès 1905.
Il faut savoir que ce genre de système d’arme n’était pas une idée totalement nouvelle. Il existait déjà des fusils à répétition comme la Madsen-Rasmussen 1888 (dont le mécanisme fut repris par la suite dans le fusil-mitrailleur Madsen).
Mécanisme du Madsen-Rasmussen 1888
On peut noter la grande inspiration des systèmes d’arme à verrouillage par bloc à mouvement verticale, à la manière des fusils à levier.
Vu global de son successeur, le Madsen-Rasmussen 1896
Alors que certains pays comme le Mexique venaient d’adopter des armes semi-automatique en dotation standard (notamment le Mondragon 1908 produit par SIG, mais conçu en réalité de manière conjointe), le capitaine Fedorov venait de mettre au point en 1911 une arme à feu jugée suffisamment acceptable pour être testée. Ses armes tournaient autour d’un mécanisme conçu par ses propres soins.
Le réarmement s’effectuait par un mécanisme de court recul du canon, avec deux plaques pivotante sur l’axe verticale pour verrouiller la culasse.
Schéma :
Sur le schéma simplifié du mécanisme, la plaque en question n’est qu’un bloc d’acier en forme de crochet, mais le principe est totalement identique.
Lorsque la culasse est verrouillée, cette dernière ne peut pas reculer en poussant directement sur celle-ci. En effet, le “crochet” empêche une telle action, forçant la pièce à rester dans sa position initiale. Le seul moyen de déverrouiller la culasse n’est (en excluant l’action sur le levier d’armement, mais même dans ce cas le “crochet” est abaissé pour permettre l’ouverture) qu’en abaissant la pièce de verrouillage (procédure automatique par le recul du canon d’après la troisième loi de Newton, une force égale est appliquée sur la culasse en même temps que les gaz propulsent la balle hors du canon)
Après chaque tir, l’ensemble du canon recule d’une courte distance (à la manière du système de réarmement souvent utilisé par Browning comme dans sa M2 cal. 50). En reculant, la pièce pivotante est poussée dans un ergot en bas (et reste par la suite ouverte).
À cet instant, la pression a déjà diminué à un niveau acceptable pour permettre l’ouverture de la chambre sans provoquer de déchirure ou d’explosion de l’étui.
La culasse, propulsée par l’inertie du canon va alors continuer sa course en arrière sans être retenu par le verrou jusqu’en arrière.
Il faut alors attendre que la culasse revienne frapper contre la chambre pour que le système se déverrouille (le “crochet” va sortir de son ergot où il est retenu) et tout le système se remet dans sa position initiale verrouillée.
Images réelles :
Ces images sont anachroniques en rapport avec la partie où j’étais en train d’aborder. Mais le mécanisme étant identique, c’était pour mieux illustrer.
Fedorov développa ses fusils en utilisant son mécanisme, tout en chambrant la munition réglementaire de l’armée impériale. Son choix se porta sur le 7.62x54mm. Mais, un gros problème survint.
C’était au passage pour l’un des points le même problème qui poussa la France à adopter le 7.5x57mm 1924 (qui deviendra encore après la 7.5x54mm 1929 pour des questions de sécurité) en plus de la forme bien trop conique du 8mm Lebel, munition produite à la hâte à partir du 11mm pour accélérer le développement et la mise en production.
En effet, les bourrelets présents sur le cul de la munition étaient peu pratiques pour travailler sur un système d’arme à chargeur ou magasin vertical où les cartouches étaient entassées.
Il fallait éviter le “Rimlock” où en entassant les munitions, le bourrelet pouvait se coincer derrière la munition avant elle, provoquant alors un enrayage.
Sans oublier bien sûr le fait qu’il trouvait la munition bien trop puissante pour être facilement contrôlable dans une arme semi-automatique, où le but principal était de pouvoir faire des tirs successifs sur la cible.
Image du fusil en question :
Dès 1913, il proposa alors une nouvelle munition, la 6.5x57mm. On peut par ailleurs noter le fait qu’il était bien en avance sur son temps en proposant une telle munition. Le 6mm est considéré par beaucoup de personnes le “juste milieu” pour un fusil à réarmement automatique. Les munitions en 6mm des armes suédoises, voir même plus récemment le 6.5mm Grendel ou le 6.8 Remington SPC dans le but d’augmenter les performances balistique des munitions sont d’autres exemples. Mais Fedorov, il était intelligent, il l’avait proposé dès le début du siècle.
Le fusil était alors le même avec plus ou moins juste un changement de calibre.
(Image du bas)
C’était alors un fusil semi-automatique aux allures conventionnels utilisant un magasin garnit par lames-chargeurs comme le Mondragon 1908.
Malgré des résultats qui furent jugés prometteurs, l’idée d’introduire une nouvelle munition fut totalement abandonnée avec l’entrée en guerre de l’Empire Russe. Et il était alors hors de question d’introduire dans le circuit logistique une nouvelle munition, ce qui n’avait alors que des chances de compliquer l’approvisionnement des troupes. Sans oublier que les résultats étaient encore incertain, vu que ce n’était à l’époque qu’un prototype.
En 1915, il fut envoyé par le département général de l’artillerie au front en tant qu’observateur pour analyser l’emploi des armes à feu au combat. Cette expérience lui fut extrêmement bénéfique.
Une arme l’avait profondément marqué. Et c’était le Chauchat, Sutter, Ribeyrolles et Gladiator 1915. Le CSRG, l’essence même d’une arme de guerre produite à grande échelle. Une arme automatique pour un rôle assez inédit. En effet, le but du CSRG était de donner la possibilité aux troupes de disposer d’une arme d’assaut de tranchées, ayant plus de puissance de feu qu’un fusil à répétition manuelle classique. Et une fois une tranchée capturée, la riposte ennemie était généralement imminente. N’ayant en effet pas encore consolidé des défenses, le camp adverse avait alors une opportunité de reprendre ce qui leur appartenait.
Le CSRG 1915 prenait alors le rôle de la mitrailleuse, le temps que ces dernières soient apportées et montées sur place pour tenir le nouveau front.
À son retour, il décida alors de modifier son fusil semi-automatique en s’inspirant de ses observations. Redessinant les plans, il ajouta une possibilité de tir en rafale et un chargeur amovible (probablement inspiré de ceux du MG-13
vs
). Ces chargeurs doubles-colonnes jusqu’en haut étaient bien pratiques et facile à garnir.
Néanmoins, suite au manque de munitions appropriées, Fedorov décida de choisir une autre munition déjà bien présente dans le circuit logistique et ayant un diamètre d’ogive équivalant. Il porta son choix sur la 6.5x50SR du Arisaka Type 38 (qui avaient été acheté en masse aux japonais avant). La munition était donc à l’époque disponible en grande quantité. Néanmoins, les performances balistique étaient bien inférieures. Par contre, il était possible de créer des “inserts” de chambre, ou des adaptateurs de cartouche à insérer dans l’arme pour convertir les fusils précédents en 6.5x50mm. Il profita d’ailleurs de la nécessité de modifier l’arme pour raccourcir le canon, afin de le rendre plus maniable dans les combats de tranchée.
Cette arme automatique avait d’ailleurs des défauts en pratique assez proche avec les carabines Colt (comme la 727) pré M4. L’arme possédait un mode de tir en automatique. Mais l’usage de ce mode entraînait une chauffe très rapide et l’arme était mise à rude épreuve, avec une usure à vitesse exponentielle. C’était donc une arme possédant un mode automatique, mais incapable de tenir dans ce mode. Le canon chauffait à grande vitesse par exemple.
Tirer en rafale était considéré comme devant être faite en cas d’extrême urgence. Sinon, le mode de tir en coup par coup était privilégié (une arme semi-automatique contrôlable à 25 cartouches dans le chargeur était déjà révolutionnaire).
Au début, en 1916 l’arme était distribuée en tant qu’arme à usage collective (comme un fusil-mitrailleur). Une personne était chargée de fournir les munitions, tandis qu’une personne utilisait l’arme. Le rôle de l’arme était de servir en tant que fusil-mitrailleur d’appoint moins encombrant qu’un vrai fusil-mitrailleur classique.
Mais vers la fin de l’année, une compagnie fut envoyée armée que de Fedorov ainsi que d’un pistolet (notamment le C96). Leur succès fut si grand qu’ils demandèrent la production de 25 000 nouvelles armes. Mais suite au manque de moyens de production, ce nombre fut réduit à seulement 5 000.
Ce n’était pas sans compter sur la révolution bolchévique (il prît alors le camp des bolchéviques). S’installant alors dans l’usine de production des Madsen (sous licence danoise), il commença à reprendre ses recherches sur son Fedorov.
Par la suite, en 1922 pour la première fois, un haut membre de l’armée rouge (chef de l’école d’officiers) utilisa le terme “Avtomat” devant Fedorov, devenant alors le Fedorov Avtomat.
L’arme était vantée sur ses mérites sur le champ de bataille. Néanmoins, les défauts avaient été souligné. Par exemple, le système de réarmement par court recul était facilement exposé aux éléments (sans oublier l’ensemble du canon mobile exposé). Les risques d’enrayages étaient très présents si l’arme n’avait pas été suffisamment entretenue. Le démontage se révélait ne pas être si intuitif, avec un remontage compliqué.
Et enfin, les pièces sur les premières armes n’étaient pas interchangeables. Les soldats devaient utiliser un simple chargeur fourni avec l’arme, ne pouvant pas être utilisé dans un autre fusil Fedorov et devant être garni avec des lames-chargeurs après épuisement des munitions.
Des cas de contrôle de qualité insuffisant avaient aussi fait surface. Mais c’était probablement à cause du manque d’expérience des personnes, non habitués à travailler sur un système d’arme de ce type.
Finalement en 1924, le commandement de l’Armée Rouge décida de se contenter du 7.62x54mm, demandant à ce que toutes les nouvelles armes soient développées en ce calibre.
Un an plus tard, la production du Fedorov Avtomat fut arrêté.
Mais en 1940 pendant la Guerre d’Hiver contre les finlandais, l’Union Soviétique avait un grand besoin en armes automatiques.
Dépassés par les mitraillettes Suomi KP31, et n’ayant aucune arme automatique individuelle à disposition suite à des décisions conservatrices des hauts gradés jugeant que ces systèmes d’armes étaient inutiles, ils réutilisèrent les Fedorov Avtomat.
Leur rôle était identique que dans la tactique des finlandais. Se déplaçant en ski, ils chassaient en petit groupe les troupes adverses. Les finlandais le faisaient avec leurs mitraillettes, alors que les soviétiques suivaient cette tactique avec leurs Fedorov Avtomat.
Contrairement à la croyance commune, il n’est pas vraiment possible de qualifier l’usage principal du Fedorov en tant que fusil d’assaut. Son rôle était déjà défini en tant que “fusil-mitrailleur” dans la doctrine du BAR 1918 ou du CSRG 1915. La munition “intermédiaire” était aussi une question de contrôlabilité, sans pour autant impliquer un usage en tant que doctrine proche du Sturmgewehr (tir en automatique pour la suppression, tir en semi-automatique en tant que fusil).
Le Général Fedorov (après promotion) travailla aussi sur d’autres systèmes d’armes moins connu. Il collabora en effet très lourdement avec son apprenti, Degtyarev pour mettre au point une famille entière d’armes utilisant un même boîtier en 1925 (popularisé des années plus tard par le système Stoner 63 mais dont des idées du genre apparurent que 25 ans plus tard après la fin de la seconde guerre mondiale). Il produisit alors un fusil semi-automatique utilisant le même boîtier qu’un fusil automatique, fusil-mitrailleur voir mitrailleuse d’appui général avec canon à changement rapide.
Un système d’arme pouvant à la fois être alimenté par le dessus ou le dessous. Néanmoins, ces détails tombèrent dans l’oubli.
Lien vers les images en haute définition du Fedorov Avtomat : https://kalashnikov.media/media/photogallery/4516580
Il faut savoir que ce genre de système d’arme n’était pas une idée totalement nouvelle. Il existait déjà des fusils à répétition comme la Madsen-Rasmussen 1888 (dont le mécanisme fut repris par la suite dans le fusil-mitrailleur Madsen).
Mécanisme du Madsen-Rasmussen 1888
On peut noter la grande inspiration des systèmes d’arme à verrouillage par bloc à mouvement verticale, à la manière des fusils à levier.
Vu global de son successeur, le Madsen-Rasmussen 1896
Alors que certains pays comme le Mexique venaient d’adopter des armes semi-automatique en dotation standard (notamment le Mondragon 1908 produit par SIG, mais conçu en réalité de manière conjointe), le capitaine Fedorov venait de mettre au point en 1911 une arme à feu jugée suffisamment acceptable pour être testée. Ses armes tournaient autour d’un mécanisme conçu par ses propres soins.
Le réarmement s’effectuait par un mécanisme de court recul du canon, avec deux plaques pivotante sur l’axe verticale pour verrouiller la culasse.
Schéma :
Sur le schéma simplifié du mécanisme, la plaque en question n’est qu’un bloc d’acier en forme de crochet, mais le principe est totalement identique.
Lorsque la culasse est verrouillée, cette dernière ne peut pas reculer en poussant directement sur celle-ci. En effet, le “crochet” empêche une telle action, forçant la pièce à rester dans sa position initiale. Le seul moyen de déverrouiller la culasse n’est (en excluant l’action sur le levier d’armement, mais même dans ce cas le “crochet” est abaissé pour permettre l’ouverture) qu’en abaissant la pièce de verrouillage (procédure automatique par le recul du canon d’après la troisième loi de Newton, une force égale est appliquée sur la culasse en même temps que les gaz propulsent la balle hors du canon)
Après chaque tir, l’ensemble du canon recule d’une courte distance (à la manière du système de réarmement souvent utilisé par Browning comme dans sa M2 cal. 50). En reculant, la pièce pivotante est poussée dans un ergot en bas (et reste par la suite ouverte).
À cet instant, la pression a déjà diminué à un niveau acceptable pour permettre l’ouverture de la chambre sans provoquer de déchirure ou d’explosion de l’étui.
La culasse, propulsée par l’inertie du canon va alors continuer sa course en arrière sans être retenu par le verrou jusqu’en arrière.
Il faut alors attendre que la culasse revienne frapper contre la chambre pour que le système se déverrouille (le “crochet” va sortir de son ergot où il est retenu) et tout le système se remet dans sa position initiale verrouillée.
Images réelles :
Ces images sont anachroniques en rapport avec la partie où j’étais en train d’aborder. Mais le mécanisme étant identique, c’était pour mieux illustrer.
Fedorov développa ses fusils en utilisant son mécanisme, tout en chambrant la munition réglementaire de l’armée impériale. Son choix se porta sur le 7.62x54mm. Mais, un gros problème survint.
C’était au passage pour l’un des points le même problème qui poussa la France à adopter le 7.5x57mm 1924 (qui deviendra encore après la 7.5x54mm 1929 pour des questions de sécurité) en plus de la forme bien trop conique du 8mm Lebel, munition produite à la hâte à partir du 11mm pour accélérer le développement et la mise en production.
En effet, les bourrelets présents sur le cul de la munition étaient peu pratiques pour travailler sur un système d’arme à chargeur ou magasin vertical où les cartouches étaient entassées.
Il fallait éviter le “Rimlock” où en entassant les munitions, le bourrelet pouvait se coincer derrière la munition avant elle, provoquant alors un enrayage.
Sans oublier bien sûr le fait qu’il trouvait la munition bien trop puissante pour être facilement contrôlable dans une arme semi-automatique, où le but principal était de pouvoir faire des tirs successifs sur la cible.
Image du fusil en question :
Dès 1913, il proposa alors une nouvelle munition, la 6.5x57mm. On peut par ailleurs noter le fait qu’il était bien en avance sur son temps en proposant une telle munition. Le 6mm est considéré par beaucoup de personnes le “juste milieu” pour un fusil à réarmement automatique. Les munitions en 6mm des armes suédoises, voir même plus récemment le 6.5mm Grendel ou le 6.8 Remington SPC dans le but d’augmenter les performances balistique des munitions sont d’autres exemples. Mais Fedorov, il était intelligent, il l’avait proposé dès le début du siècle.
Le fusil était alors le même avec plus ou moins juste un changement de calibre.
(Image du bas)
C’était alors un fusil semi-automatique aux allures conventionnels utilisant un magasin garnit par lames-chargeurs comme le Mondragon 1908.
Malgré des résultats qui furent jugés prometteurs, l’idée d’introduire une nouvelle munition fut totalement abandonnée avec l’entrée en guerre de l’Empire Russe. Et il était alors hors de question d’introduire dans le circuit logistique une nouvelle munition, ce qui n’avait alors que des chances de compliquer l’approvisionnement des troupes. Sans oublier que les résultats étaient encore incertain, vu que ce n’était à l’époque qu’un prototype.
En 1915, il fut envoyé par le département général de l’artillerie au front en tant qu’observateur pour analyser l’emploi des armes à feu au combat. Cette expérience lui fut extrêmement bénéfique.
Une arme l’avait profondément marqué. Et c’était le Chauchat, Sutter, Ribeyrolles et Gladiator 1915. Le CSRG, l’essence même d’une arme de guerre produite à grande échelle. Une arme automatique pour un rôle assez inédit. En effet, le but du CSRG était de donner la possibilité aux troupes de disposer d’une arme d’assaut de tranchées, ayant plus de puissance de feu qu’un fusil à répétition manuelle classique. Et une fois une tranchée capturée, la riposte ennemie était généralement imminente. N’ayant en effet pas encore consolidé des défenses, le camp adverse avait alors une opportunité de reprendre ce qui leur appartenait.
Le CSRG 1915 prenait alors le rôle de la mitrailleuse, le temps que ces dernières soient apportées et montées sur place pour tenir le nouveau front.
À son retour, il décida alors de modifier son fusil semi-automatique en s’inspirant de ses observations. Redessinant les plans, il ajouta une possibilité de tir en rafale et un chargeur amovible (probablement inspiré de ceux du MG-13
vs
). Ces chargeurs doubles-colonnes jusqu’en haut étaient bien pratiques et facile à garnir.
Néanmoins, suite au manque de munitions appropriées, Fedorov décida de choisir une autre munition déjà bien présente dans le circuit logistique et ayant un diamètre d’ogive équivalant. Il porta son choix sur la 6.5x50SR du Arisaka Type 38 (qui avaient été acheté en masse aux japonais avant). La munition était donc à l’époque disponible en grande quantité. Néanmoins, les performances balistique étaient bien inférieures. Par contre, il était possible de créer des “inserts” de chambre, ou des adaptateurs de cartouche à insérer dans l’arme pour convertir les fusils précédents en 6.5x50mm. Il profita d’ailleurs de la nécessité de modifier l’arme pour raccourcir le canon, afin de le rendre plus maniable dans les combats de tranchée.
Cette arme automatique avait d’ailleurs des défauts en pratique assez proche avec les carabines Colt (comme la 727) pré M4. L’arme possédait un mode de tir en automatique. Mais l’usage de ce mode entraînait une chauffe très rapide et l’arme était mise à rude épreuve, avec une usure à vitesse exponentielle. C’était donc une arme possédant un mode automatique, mais incapable de tenir dans ce mode. Le canon chauffait à grande vitesse par exemple.
Tirer en rafale était considéré comme devant être faite en cas d’extrême urgence. Sinon, le mode de tir en coup par coup était privilégié (une arme semi-automatique contrôlable à 25 cartouches dans le chargeur était déjà révolutionnaire).
Au début, en 1916 l’arme était distribuée en tant qu’arme à usage collective (comme un fusil-mitrailleur). Une personne était chargée de fournir les munitions, tandis qu’une personne utilisait l’arme. Le rôle de l’arme était de servir en tant que fusil-mitrailleur d’appoint moins encombrant qu’un vrai fusil-mitrailleur classique.
Mais vers la fin de l’année, une compagnie fut envoyée armée que de Fedorov ainsi que d’un pistolet (notamment le C96). Leur succès fut si grand qu’ils demandèrent la production de 25 000 nouvelles armes. Mais suite au manque de moyens de production, ce nombre fut réduit à seulement 5 000.
Ce n’était pas sans compter sur la révolution bolchévique (il prît alors le camp des bolchéviques). S’installant alors dans l’usine de production des Madsen (sous licence danoise), il commença à reprendre ses recherches sur son Fedorov.
Par la suite, en 1922 pour la première fois, un haut membre de l’armée rouge (chef de l’école d’officiers) utilisa le terme “Avtomat” devant Fedorov, devenant alors le Fedorov Avtomat.
L’arme était vantée sur ses mérites sur le champ de bataille. Néanmoins, les défauts avaient été souligné. Par exemple, le système de réarmement par court recul était facilement exposé aux éléments (sans oublier l’ensemble du canon mobile exposé). Les risques d’enrayages étaient très présents si l’arme n’avait pas été suffisamment entretenue. Le démontage se révélait ne pas être si intuitif, avec un remontage compliqué.
Et enfin, les pièces sur les premières armes n’étaient pas interchangeables. Les soldats devaient utiliser un simple chargeur fourni avec l’arme, ne pouvant pas être utilisé dans un autre fusil Fedorov et devant être garni avec des lames-chargeurs après épuisement des munitions.
Des cas de contrôle de qualité insuffisant avaient aussi fait surface. Mais c’était probablement à cause du manque d’expérience des personnes, non habitués à travailler sur un système d’arme de ce type.
Finalement en 1924, le commandement de l’Armée Rouge décida de se contenter du 7.62x54mm, demandant à ce que toutes les nouvelles armes soient développées en ce calibre.
Un an plus tard, la production du Fedorov Avtomat fut arrêté.
Mais en 1940 pendant la Guerre d’Hiver contre les finlandais, l’Union Soviétique avait un grand besoin en armes automatiques.
Dépassés par les mitraillettes Suomi KP31, et n’ayant aucune arme automatique individuelle à disposition suite à des décisions conservatrices des hauts gradés jugeant que ces systèmes d’armes étaient inutiles, ils réutilisèrent les Fedorov Avtomat.
Leur rôle était identique que dans la tactique des finlandais. Se déplaçant en ski, ils chassaient en petit groupe les troupes adverses. Les finlandais le faisaient avec leurs mitraillettes, alors que les soviétiques suivaient cette tactique avec leurs Fedorov Avtomat.
Contrairement à la croyance commune, il n’est pas vraiment possible de qualifier l’usage principal du Fedorov en tant que fusil d’assaut. Son rôle était déjà défini en tant que “fusil-mitrailleur” dans la doctrine du BAR 1918 ou du CSRG 1915. La munition “intermédiaire” était aussi une question de contrôlabilité, sans pour autant impliquer un usage en tant que doctrine proche du Sturmgewehr (tir en automatique pour la suppression, tir en semi-automatique en tant que fusil).
Le Général Fedorov (après promotion) travailla aussi sur d’autres systèmes d’armes moins connu. Il collabora en effet très lourdement avec son apprenti, Degtyarev pour mettre au point une famille entière d’armes utilisant un même boîtier en 1925 (popularisé des années plus tard par le système Stoner 63 mais dont des idées du genre apparurent que 25 ans plus tard après la fin de la seconde guerre mondiale). Il produisit alors un fusil semi-automatique utilisant le même boîtier qu’un fusil automatique, fusil-mitrailleur voir mitrailleuse d’appui général avec canon à changement rapide.
Un système d’arme pouvant à la fois être alimenté par le dessus ou le dessous. Néanmoins, ces détails tombèrent dans l’oubli.
Lien vers les images en haute définition du Fedorov Avtomat : https://kalashnikov.media/media/photogallery/4516580
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