L’AR-15 expliqué aux nuls.
L’AR-15 expliqué aux nuls.
Pour commencer, je tiens à préciser que tout ce qui est cité ici est entièrement le fruit de ma mémoire personnelle. Cela veut dire que je ne vais pas pouvoir tous vous sourcer de manière précis, notamment parce que les informations présentes ici sont parfois tirées de livres ou de rapports (parfois officiels) et je n’ai pas tous retenus pour ce qui est de l’origine. Néanmoins, j’ai quand même pris la peine de vérifier mes propos avant de l’accepter comme étant les “faits”.
Donc vous pouvez considérer que les informations sont théoriquement fiable, même si bien sûr il peut y avoir des erreurs de ma part dans l’histoire.
-----
L’AR15, souvent appelé “The Black Rifle” à cause de sa couleur, arme symbolique représentant immédiatement les forces armées américaine est devenue aujourd’hui l’une des armes les plus répandues sur le marché civil mondial. Du moins si ces régions autorisent la vente d’arme semi-automatique, comme par exemple la France, les États-Unis etc. Un véritable choix incontournable, souvent considéré comme étant la référence à prendre si on veut choisir une arme quelconque. C'est aussi la plateforme qui gagne de plus en plus de popularité au sein des forces armées à travers le monde.
On voit alors souvent des gens dire “oui mais au final l’AR15 le fait aussi, voir même en mieux”. Et en règle général, ce n’est pas totalement faux.
Il faut ausssi savoir que l’AR15 est une plateforme très mature, ayant évolué pendant plus de 50 années consécutives, appuyé par les fonds du gouvernement américain mais aussi des fonds privées et autres dès l’expiration des brevets (détenu par Colt lors de la première vague de manufacture en masse).
Donc nous allons voir les choses de manière chronologique, et comprendre comment l’AR15 est aujourd’hui devenue une référence en matière d’armement individuel.
L’AR-15 tire sa source de l’AR-10, une arme à capacité de tir automatique chambrant des munitions de fusil classique (7.62x51mm OTAN). C’était un fusil assez innovant qui a été développé par Eugène Stoner et Jim Sullivan lorsqu’ils travaillaient dans l’entreprise ArmaLite (AR signifiant ArmaLite Rifle).
Ce n’était pas une grande entreprise, même si c’était rattaché à la célèbre compagnie de Fairchild produisant des avions. Ils étaient surtout chargés de travailler sur des plans d’armes pour ensuite pouvoir les vendres à des fabricants tierces.
Ils avaient néanmoins une petite usine de production située à Hollywood, où ils faisaient leurs prototypes. Par exemple cet AR15 produite là-bas :
Après quelques années de développement, ils avaient pu arriver à sortir l’AR-10, mais ce de manière précipitée. En effet, une compétition était déjà en cours entre le T48 (nom de désignation du FAL Belge) ainsi que le T44 (nom de désignation du prototype de M14). Donc ils sont entrés dans la course en plein milieu, avec une poignée de prototype fonctionnelle.
À cette époque, le M1 Garand était encore le fusil d’infanterie classique en service au sein des forces armées américaines. Et il était bien entendu hors de question de continuer d’utiliser cette arme qui était déjà devenue obsolète depuis la fin de la seconde guerre mondiale, avec l’introduction du très symbolique STG-44 ou des autres armes comme le FAL (incluant son prédécesseur aussi développé par Dieudonné Saive, le SAFN-49) et l’AK qui commençait à pointer le bout de son nez en occident. Les français avaient leurs MAS-49. Bref, toutes des armes qui surpassaient le vieux M1 Garand.
Malgré un début très prometteur, avec une arme avec une conception peu commune (fabrication avec une carcasse en aluminum, pièces en matériaux de type synthétique et non en bois, système très léger), l’AR-10 perdit la compétition.
Le fusil était étonnamment contrôlable en rafale grâce à l’alignement de la crosse avec le canon, le tout de manière parallèle (nécessitant alors d’élever les organes de visée). Ils ont d’ailleurs profité de cela pour mettre le levier d’armement au-dessus et de créer une poignée de transport faisant office de hausse.
Cette configuration provoquait en revanche la chauffe du levier d’armement, ce qui mena alors par la suite à déplacer le levier d’armement derrière l’emplacement de la poignée de transport, comme on le voit aujourd’hui sur les AR-15 et dérivés classiques.
Les armuriers ayant pu tester les prototypes étaient en plus unanimes. C’était pour eux le meilleur fusil automatique jamais conçu. Une véritable merveille de l’armement individuel léger.
Malheureusement, le fusil n’était pas encore mature, en plus d’être entré tard dans la compétition.
Le canon de l’un des fusils explosa lors des tests à cause d’un canon de mauvaise qualité, qui avait été conçu à partir de méthodes encore jamais testés (alors qu’Eugène Stoner, celui qui avait dessiné et fait l’arme était absolument contre cette idée-là). Sans oublier l’assemblage hâtive des armes pour pouvoir être en quantité suffisante lors des tests.
Ce fut fatal pour l’AR-10, qui se retrouva éliminé d’office. Et ensuite il n’était plus qu’une question de politique. Jouant le jeu des lobbies ainsi que la carte du mensonge, Springfield Armory remporta la compétition avec leur T44 en faisant un poil mieux en condition arctique (simulant alors les conditions météorologique en Alaska) que le FAL. Et ce fut ainsi que le M14 devint le fusil de l’armée américaine.
Bien sûr, il y avait d’autres mensonges qui avaient joué en leur faveur. Comme par exemple en avançant le fait qu’ils pouvaient utiliser les chaînes de fabrication déjà présente pour le M1 Garand pour produire les M14 pour économiser les coûts de production. Point qui était faux.
Le M14 eut par la suite de nombreux problèmes sur les premières séries, notamment liés au traitement de surface qui était mal fait ou des mauvais choix (comme le chromage de certaines pièces). Au final, cela a mené à des cassures de pièces diverses et ci.
Dans l’histoire, il aura fallu alors plus de 10 ans et une centaine de millions de dollars pour adopter plus ou moins un M1 Garand avec un chargeur et destiné à tirer des munitions de 7.62x51mm OTAN. Ce que les italiens avaient réussi à faire en quelques années et pour moins cher sans gros problème avec leur BM-59 (oui, c’était une vraie blague ce programme).
Et l’AR15 dans tout ça ?
Ça arrive.
L’arme une fois adoptée en 1959, connue très vite son baptême de feu au Vietnam, où elle fût tout de suite mise à mal face aux variantes de l’AK(-47) Type III (le modèle le plus fréquent était notamment le Type 56 chinois, développé avec l’aide des russes. Le gouvernement chinois soutenait le régime communiste vietnamien) et le Vz 58 Tchèque.
Les américains n’avaient à ce moment-là que deux choix. La carabine M2, tirant la munition de .30 Carbine, totalement en-dessous de la 7.62x39mm standard du pacte de Varsovie et des chinois, ou le M14.
Il s’avérait que le M14 avait un gabarit encombrant et un poids non négligeable. Sans oublier la difficulté de contrôler l’arme en mode de tir automatique, mais aussi l’emport en munition qui était bien réduit.
Le 7.62x51mm OTAN pesant son poids, les soldats ne pouvaient pas délivrer le même volume de feu qu’une AK sur le champ de bataille. Ils ne pouvaient même pas tirer en rafale sans tout envoyer dans le ciel s’ils voulaient faire des tirs de suppression, la tactique de l’époque étant de saturer le plus possible les lieux pour que l’ennemi ne puisse pas bouger. Ce que les vietcongs arrivaient magnifiquement bien avec leurs AK.
L’arme était déjà à ses limites. Combiné à cela avec le climat qui mettait le bois à rude épreuve, ils ne savaient plus vraiment quoi faire, à part chercher un remplaçant.
Un haut placé de l’armée américaine demanda alors que le gouvernement américain se lance dans le développement d’une munition de calibre intermédiaire (les américains, toujours en RETARD. Si vous voulez savoir pourquoi, c’est très simple. Les britannique dès la fin de la seconde guerre mondiale, avaient pu développer le .280 British, dérivé de la .276 Pedersen qui était déjà très en avance sur son temps avec une balistique très similaire à la 6.8 Remington SPC. Mais bien sûr, les américains ne voulaient rien entendre alors que les britanniques avaient déjà leur EM-2, un fusil d’assaut bullpup très ingénieux couplé à une munition innovante qui était disponible. Les ricains voulaient à tout prix une cartouche en .30 minimum. C’est cela qui a mené à l’adoption du FAL, qui sera modifié pour devenir le L1A1 SLR en Grande-Bretagne, n’ayant pas le temps ni l’envie de continuer à prendre le retard, et vu qu’ils étaient forcés d’utiliser la nouvelle munition OTAN qui était le 7.62x51mm).
Parlant de la munition intermédiaire, je vais dans un premier temps aborder le sujet de la .223 Remington / le 5.56x45mm M193.
Il faut savoir que la conception de la munition peut se faire autour d'une arme ou inversement, l'arme peut être conçue autour d'une munition. La .223 a de base été conçu pour l'arme qui deviendra plus tard le M16 au sein de l'armée américaine. Cette dernière va d'ailleurs devenir le nouveau standard dans l'armement individuel en terme de munition intermédiaire (raison pour laquelle je commence d’abord par aborder la munition).
On va aussi en profiter pour clarifier quelques conceptions des choses erronés, comme par exemple l'usage du terme "calibre" à tort et à travers. Il faut savoir que ce mot a plusieurs définitions.
Le premier est le diamètre d'un cylindre ou d'un canon de fusil.
Jusqu'aux alentours du XIXème siècle, tous les fusils chambraient des munitions sphériques. Ces derniers étaient toutes identiques.
Lorsqu'elles étaient d'un calibre plus imposant, la munition était intégralement grossi pour être remis à l'échelle en fonction d'un vieux calcul, signifiant alors que toutes les munitions d'un calibre, par exemple de .70 pouvait tirer des munitions de calibre .70 quelconque. Ils étaient interchangeable.
Encore à l'époque, le calibre désignait directement les capacités d'une munition. Le plus gros calibre était forcément meilleur sur le point de vue de son comportement sur la cible. Mais il faut savoir qu'avec l'évolution le terme en lui même a changé de sens.
Avec l'introduction des projectiles Minié, le même poids de la munition ne voulait plus rien dire, de même que son diamètre car la forme en ogive modifiait de manière radicale les performances des projectiles.
Sans oublier l’introduction de la cartouche métallique, l'évolution de la poudre noire vers une poudre sans fumée à base de nitrocellulose qui fut un énorme progrès lancé en premier par les français et leur Lebel 1886 (multipliant par deux la portée et la vélocité des projectiles des armes de l’époque), les projectiles comme la balle D augmentant les performances aérodynamique et j'en passe.
Maintenant, calibre signifie surtout le type de munition qui est compatible avec certaines armes ou le type d'arme compatible avec certaines munitions.
Pour en revenir à la .223, Il faut voir les choses comme étant un système. Car en effet, il faut être sûr que la munition puisse être tirée dans une arme et que l'arme puisse utiliser la munition sans problème.
Ajoutant au fait, il faut que cette dernière soit durable dans le temps.
Le choix d'une munition ne peut pas se faire sur un coup de tête. Dans le cas d'un fusil que l'on va adopter pour un usage militaire, il faut prendre en compte les milliers si ce ne sont pas des millions d'armes qui vont être produit pour tirer la même munition. Et cette même arme devra être capable de fonctionner avec la même munition mais produite par d'autres compagnies. Pour le .223, le dernier point ne s'applique pas lors de sa conception.
Pour illustrer la difficulté du développement d'une munition, il faut savoir qu'une variation de 2 centimes dans la production de cartouche peut affecter de manière sévère le budget. Et sans oublier que ne serait-ce que modifier un facteur provoque un effet papillon à l'échelle d'un simple fusil pour le long terme. Augmenter la pression peut mener à une meilleure vélocité, mais aussi à une arme qui risque de s'user plus vite, la chambre qui sera soumise à plus de contraintes. Et il se peut que finalement la balle, malgré ses bonnes performances contre les surfaces rigides (pare-balles), soit au final mauvaise en terme d'efficacité une fois qu'il a touché une cible molle (une personne) suite à ce surplus de vélocité qui a influencé le comportement du projectile (c’est un exemple, pas une réalité là).
Mais pourquoi se faire chier à développer une nouvelle munition?
Les États-Unis avaient toujours utilisé une doctrine du tireur précis, touchant de manière précise des cibles à longue distance au coup par coup (ce qui explique pourquoi ils voulaient à tout prix garder une munition de calibre .30, alors que les rapports de combats montraient clairement que les engagements avaient lieu à des distances loin des 800 mètres dont on voulait obtenir avec le nouveau M14).
Or, il s'est révélé très vite que cette doctrine n'était vraiment adapté. Les combats à l'arme individuelle se faisait à des distances de moins en moins élevées. La puissance de feu résidait dans les capacités à délivrer le plus de balles possible, afin de saturer le champ de bataille. Ils ont bien vu à travers le STG-44 qu'avoir un simple fusil à verrou et être capable de toucher à 500 mètres, c'était bien. Mais en pratique, avoir la possibilité de délivrer des rafales depuis une arme d'épaule sur 300 mètres se révélait être d'une efficacité monstrueuse (comme je l’ai dis plus haut avec la carabine M2).
Les soviétiques vont s'en inspirer pour sortir leur AK, conçu pour remplacer les PPSh.
Les américains vont demander à ce que dans leur cahier des charges, que le projectile soit de calibre .22 avec une capacité de rester en vol supersonique sur plus de 400 mètres.
Et bien sûr, la munition devait être contrôlable en tir automatique tout en restant précise en semi-automatique.
Un autre point important était la nécessité de pouvoir percer des protections balistique à longue distance tout en ayant la létalité d'une munition de .30 Carbine tiré depuis un M1 Carbine.
Les premiers tests ont commencé à partir de modifications apportées à la munition de .222 Remington. C'était une munition prévue pour chasser des petites bêtes (varmint round). Mais ils vont lui apporter des améliorations diverses. Avec des chargements qui parviennent à lancer le projectile à des vitesses de plus de 1000m/s sur un simple projectile de 55gr afin de réussir à atteindre les performances données.
Il faut savoir que la .222 Remington était considérée comme étant une munition très prometteuse dès sa sortie, ce qui explique pourquoi ils sont partis de ça comme base.
Plus tard, plusieurs échanges de connaissances auront lieu. Le .222 modifié sera renommé .222 Special avant d'avoir le nom de .223 Remington. Beaucoup furent impressionnés par les capacités de cette munition.
Avec la .223 Remington, bien plus de tireurs sont parvenus à achever des tirs précis sur une cible. Conséquence directe d'une munition dans une plateforme plus facile à contrôler lors d'un usage militaire sous le stress et où il est plus aisé d’enchaîner les tirs..
La munition sera par la suite renommée le 5.56mm M193, qui sera utilisé pendant le Vietnam.
Contrairement à ce que certains croient, ce n'est pas dans le but de blesser. La preuve, cette munition s'est avéré être extrêmement létale à ses débuts. En effet, à des distances moyennes, les fragmentations que peuvent produire cette munition est impressionnante. Tellement que les soviétiques se dépêcheront de lancer leur programme de munition 5.45x39mm ainsi que leur AK-74. Munition qui sera surnommé "Poison" suite aux blessures qu'elles produisaient pendant la guerre d’Afghanistan.
Les avantages directs étaient le gabarit en comparaison avec le 7.62x51mm. Deux fois plus léger, deux fois moins encombrant, plus contrôlable, moins de recul, moins de bruit, meilleure capacité de pénétration sur des surfaces rigides métallique (le comportement des briques est différent de ceux des pare-balles), une trajectoire plus plane (comparé au 7.62x39mm de l’AK), une arme plus légère et de meilleure chances de toucher sa cible dans un engagement. En gros, le soldat pouvait emporter presque deux fois plus de munitions, délivrer une puissance de feu presque doublée au combat avec une excellente précision. Un atout de taille pour reprendre le dessus face à l’AK pendant la guerre du Vietnam.
La létalité est aussi meilleure contre les humains, contrairement à ce que certains pensent
"Une munition pour blesser", "pour caniche" etc. On disait la même chose pour le .30 carbine lors de la seconde guerre mondiale, ou même pour le .308 et toutes les fois où on est passé à une munition plus nouvelle qui était de taille plus réduite.
Un trou ne sera pas un trou dans l'armement individuel moderne.
Les différences de quelques millimètres dans une blessure n'auront presque pas d'importance en terme de létalité. On l'a bien vu, sinon on serait resté sur du .30-06. Ce qui compte, c'est le placement des tirs, ainsi que les effets du projectile dans la cible.
Une balle qui transperce de bout en bout un soldat n'a aucun intérêt. C'est ce qui se passe quand une arme n'est pas adaptée à sa munition, comme avec le 5.56x45mm M855 classique dans un canon de 14.5 pouces du M4 en Irak. La balle avait le problème de l'aiguille, car elle n'était pas suffisamment rapide pour se fragmenter ou provoquer un quelconque effet intéressant. Mais on reviendra là-dessus plus tard.
Prenons l'exemple du .308. Ce genre de munitions est extrêmement efficace pour la chasse pour la simple et bonne raison que les animaux ont des os plus dense, plus solide, avec des muscles plus épais, contrairement à nous, pauvre humains.
Or, pour nous entretuer, c'est une autre histoire. Le .308 va juste le transpercer de bout en bout sans délivrer toutes ses capacités dans la personne, ou dans certains cas juste être trop massif pour réussir à se fragmenter (les munitions expansives n’étant pas utilisées par l’armée américaine.
Or, avec une balle de 5.56x45mm qui pivote sur elle même ou qui se fragmente va énormément prendre de superficie en comparaison avec un simple trou provoqué par une balle solide qui traverse de bout en bout.
Suffit d'imaginer deux aiguilles, dont une bien rigide et l'autre plus frangible voir toute petite. L'aiguille, si elle traverse la main, ça sera rien (relatif). Or, si elle se fragmente, elle fera mal mais plus important, déchirera plus de muscles, plus de tissu humain.
Une balle qui se fragmente après être entré dans la chair, c'est plus de chance de détruire une fonction vitale. Plus de chance de tuer une personne ou au-moins de la neutraliser
Et surtout, vu le peu de recul produit par la munition, ce sera généralement une rafale (la munition a été conçue pour ça). Il ne sera pas rare que ce n'est pas une, mais deux balles qui entrent dans la personne, augmentant les chances de détruire les points vitaux. Car une balle, peu importe sa puissance, si elle ne détruit pas sur le champ un point vital, le soldat ennemi restera toujours une menace potentielle. Sinon dans le pire des cas, il faut réussir à le tuer en lui faisant perdre suffisamment de sang pour le neutraliser. Le mythe de la munition, est juste un mythe perpétré par les trouffions ne connaissant rien de l’armement individuel.
Pour résumer, chaque balle va entrer une partie du corps, pivoter (ou se fragmenter), et laisser une cavité définitive plus grande et restant dans le corps.
Le choc hydrostatique sera très grand, et les chances de détruire une fonction essentielle du corps humain est plus élevé. La transmission d'énergie est un point très important pour achever les meilleures performances en terme de balistique terminale. Car une balle qui s'arrête nette, c'est pas la même chose qu'une balle qui ressort.
La létalité est bien plus grande. Personne parmi les médecins doutent des capacités létale du 5.56x45mm. La balle poison comme je vous l'avais cité plus tôt avec le 5.45x39mm russe.
Cela résume plus ou moins le développement bien agité de la nouvelle munition. Et l’AR15 dans tout ça?
Il faut savoir que juste avant l’adoption du M14, il y avait déjà des recherches qui montraient que si jamais on prenait un AR-10, qu’on l'adaptait à tirer une munition de petit calibre, cette dernière était capable de délivrer une meilleure puissance de feu que le M14. Mais bien sûr, les complots ainsi que le lobbying vont l’emporter sur la raison. Alors que l’AR-15 venait à peine d’être sortie des usines, et que les tests s’étaient révélés être très prometteurs.
L’AR-15 allait donc partir à la poubelle. Jusqu’à ce qu’un jour, une personne qui fut très surprise des performances de l’AR-15, décida d’acquérir en tant que général de l’USAF, quelques dizaines de milliers d’AR-15. Mais la demande avait été rejeté, car le pays était en guerre (c’était déjà le début des années 60). Avoir deux munitions de fusil différent risquait de poser des problèmes logistiques (dixit en utilisant la munition de .30 Carbine qui ne servait à rien en service actif).
Mais au fil du temps, avec les rapports accablant que l’AR-15 serait une meilleure arme de service que le M14, des tests eurent lieu ainsi que des recherches.
Une petite quantité d’AR-15 avaient même été envoyé aux mains des forces spéciales dont les utilisateurs étaient extrêmement satisfaits.
La fiabilité des tests de comparaison furent au passage souvent remis en cause, favorisant de manière très lourd le M14. Je le précise pour expliquer un peu l’état d’esprit des hauts gradés ainsi que des personnes influentes, pour dire à quel point ils étaient anti-AR-15.
Au final, ce fut tout bêtement l’incapacité de Springfield Armory à produire des M14 en grande quantité qui mena à la demande officielle de cesser l'approvisionnement en cette arme. Et, le seul autre fusil qui pouvait être produit en grande quantité pour satisfaire la demande en arme en période de guerre était l’AR-15.
De base, c’était une arme destinée à l’USAF. Et ce point est important pour expliquer certains des premiers problèmes de l’AR-15.
En effet, peu de temps après l’adoption par l’USAF, les résultats très satisfaisant ont mené à une adoption à grande échelle de la plateforme. Or, les munitions au début avaient été produit à petite échelle dans des lots spécifiques (chose impossible à continuer à faire dès qu’on augmentait drastiquement la cadence de production). Combiné à cela les critères d’adoption des armes différente pour l’USAF qui se révèle être problématique pour l’US Army (qui adoptèrent l’arme en tant que M-16).
Nous allons donc faire un détour sur les fameux “mythes” du M16.
Déjà il faut savoir que le premier modèle de M16 n'est pas le M16A1. D'ailleurs la preuve, il y a le suffixe A1 derrière, de la même manière que le M1911A1.
Le véritable premier modèle, qui est la version réduite de l'AR-10 avait beaucoup de différences et s'appelait AR15 pour devenir après quelques modifications le Colt 601 (les brevets avaient été vendu à Colt). Le Colt 602 est le vrai modèle qui fut désigné M-16 mais avec l’écriture AR-15 encore présente dessus. Et enfin le XM16E1 et le M16A1 viennent juste après, avec le nom d'usine qui est Colt 603 (mais qui sera produit par beaucoup d'autres compagnies pour permettre d'atteindre les quantités demandées par le gouvernement américain).
Et contrairement à ce que vous pouvez penser, non le Colt M16A1, ni même le M16 était une mauvaise arme. Encore moins un tas de ferraille inutile servant de suppositoire pour s'amuser dans les douches.
Cela va vous étonner, mais il n'y avait que très peu de défauts dans le premier M16 en dotation massive. Beaucoup d'entre eux ont été corrigé très très vite (sur toutes les armes il y a des défauts de jeunesse).
Donc immédiatement, par réflexe, vous allez me sortir :
- Le M16 s'enrayait à chaque coup,
- Le M16 ne marchait pas,
- Personne ne les ramassaient,
- C'est de la merde.
Alors :
Le Colt 602 M16 s'enrayait bien après chaque coups. La première raison était l’absence de chromage interne dans le fusil. Effectivement, même si le chromage avait été introduit dans l’armée américaine après leurs très mauvaises expérience dans la guerre du Pacifique et en voyant l’efficacité du procédé sur les armes japonaise, l’arme n’était de base pas un contrat de l’US Army. Si vous avez bien suivi, c’était l’USAF qui avait commandé l’arme en premier.
Ajouté à cela que même si certains hauts-placés demandèrent à ce que la chambre soit chromée, les partisans du M16 répondaient que l’arme avait passé tous les tests avec brio dans sa configuration actuelle, et que ce n’était qu’un moyen de retarder encore plus son introduction au sein de l’armée américaine (esprit du complotisme très présent et pas non plus totalement injustifié). Les armes de l’époque étaient toutes assez traditionnelles, avec une fabrication classique en acier et en bois dans l’armée américaine. Une arme en aluminium avec des matériaux synthétique n’était pas vraiment apprécié par les plus conservateurs.
Le problème le plus fréquent était alors une chambre corrodée par l’humidité du climat tropical, augmentant alors l'adhérence de l’étui et rendant son extraction très compliqué.
Mais le plus gros du problème n’était pas totalement dû à l’arme, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent (en vrai ils ne le pensent pas, ils recrachent juste ce qu'ils ont lu sur internet sans chercher à en savoir plus).
Le véritable problème vient du fait qu'après l’adoption par l’US Army, la production des munitions allaient se faire auprès de plusieurs fabricants.
Or, à ce moment, quelque part dans la hiérarchie, une personne avait décidé d'économiser les coûts en munition en réutilisant les poudres sphériques de 7.62x51mm prévues pour les M14, alors que l'arme n'a été testé et approuvé qu'avec, et uniquement avec de la poudre Dupont IMR 8208M (4475 au début) et quelques variantes dans ces eaux là (il y en avait plusieurs, mais c’était toutes des poudres à combustion propre bien calibrées pour l’arme).
Car le M16 allant remplacer le M14, la demande en munition de 7.62x51mm allait être diminuée, et toute la poudre non utilisée devait être revendue ailleurs. Afin d'éviter cela, ils ont décidé d'accepter cette proposition après avoir fait des tests à l'arrache.
Durant ces fameux tests (organisés par des gens ayant eu le même niveau de compétence que ceux ayant fait le M14 vs AR-15, il ne faut pas l’oublier), ils se sont rendus compte de quelques détails qu'ils ont trouvé minime (alors que ça ne l’était pas, encore une fois il n'y avait absolument aucun ingénieur qualifié pour être en mesure de valider les résultats, et le personnel ayant développé le M16 n'avait jamais été mis au courant).
Parmi lesquels le plus important était la hausse significative de la cadence de tir, atteignant plus de 1000 coups par minutes à cause de la surpression développée par la poudre. C'était juste de la folie.
Une balle est propulsée par la pression émise par la combustion de la poudre, et cela monte à 4300 bar, une bouteille de propane par comparaison n'a que 2 bar de pression. Soit 2150 fois plus. On ne plaisante pas avec ce genre de détails.
En oubliant ces détails, ils avaient considéré que c'était un avantage car ils pouvaient tirer plus vite (comme je l'ai précisé, aucun personnel qualifié n'était présent lors des tests). Donc ils ont validé cette procédure de refourguer la poudre sphérique prévue pour les munitions de 7.62x51mm dans les 5.56x45mm qui allaient être donné au M16.
Du côté de l'arme, pour ne pas arranger le tout, la combustion de la poudre était souvent incomplète. Les résidus non brûlées étaient très nombreux (le Dupont IMR avait une combustion très propre). Ces restes encrassaient l'arme.
Le problème était amplifié à cause du mode de fonctionnement par emprunt des gaz avec tube abducteur. Après chaque tir, le gaz restant passe à travers un tube pour être soufflé dans l'ensemble mobile (qui comprend la culasse) afin de réarmer le fusil.
Avec ces poudres non adaptées, on injectait directement une énorme partie de ces résidus directement dans le coeur de l'arme.
Si on ajoute à cela le climat humide du Vietnam, cette crasse adhérait aux surfaces, rendant l'arme absolument incapable de faire quoi que ce soit (en combinant la chambre non chromée du fusil).
Cette idée reviendrait au même aujourd'hui que de fournir du mazout dans les derniers chars diesel pour économiser le prix du carburant.
Et ça ne s'arrête pas ici. Cerise sur le gâteau, une deuxième personne random dans la hiérarchie a décidé de ne pas fournir de kit de nettoyage (l'arme peut très bien fonctionner sans lubrification, encrassée aussi sur le court terme. Mais totalement encrassée non, ce n'est plus possible, surtout avec des résidus gluant). En disant (n'importe quoi) que l'arme était autonettoyante (chose qui n’existe pas), ils ont tout simplement fourni aucun kit d'entretien avec l'arme, ni même appris aux soldats comment entretenir le fusil.
Pour couronner le tout, les ingénieurs qui ont conçu de le M16 n'étaient encore une fois pas mis au courant.
Le scénario typique d'un soldat ayant reçu son M16 sans avoir jamais appris à l'entretenir, et avec des munitions inadaptées : il tire une cartouche, les résidus sont injectés dans le coeur de l'arme. L'encrassement se fait en à peine quelques coups et son arme est désormais inutilisable. Il se fait tirer dessus et pas de chance.
Cette décision a été considéré comme étant de la négligence criminelle. Mais encore une fois pas de chance, il n'y avait aucun coupable à désigner. Rageant n'est-ce pas? Pour seulement quelques dollars ils ont sacrifié la vie de conscrits et de militaires de carrière.
Le cache-flammes en forme de bec de canard se prenait l'herbe et la boue assez facilement et sera remplacé par le “cage à oiseaux” type A1.
Un autre problème un peu plus important avec l'ensemble mobile chromé sur le Colt 602 était présent. Non seulement cela brillait à travers la fenêtre d'éjection (comme un miroir) quand la trappe d’éjection était ouverte.
Mais en plus le procédé de chromage se faisait à haute température avec un mauvais contrôle de qualité. Des cas fragilisation à l’hydrogène lors de l’application de ces traitements de surface, qui parfois masquaient en plus les imperfections du transporteur était présent. Cela avait comme conséquence directe la cassure du guide pour la goupille permettant le verrouillage de la culasse.
Sans oublier le chromage lui-même qui se révélait être mal appliqué probablement lié à la hausse de la cadence de production, avec beaucoup de cas où le métal était à nu car le chrome s’était effrité. Des pièces très mal chromés (notamment l’extracteur) se retrouvaient arrachés, empêchant alors l’extraction de l’étui après le tir.
Ce genre de problèmes s'étaientt aussi produit dans les premières versions du M14. Pour éviter ces problèmes, le modèle A1 recevra un ensemble mobile qui va être parkérisé. Mais contrairement au M16, ce dernier avait eu le temps d’être testé correctement sur ce point, alors que pour là les choses avaient été précipité pour être introduit au plus vite au combat.
En ce qui concerne la chambre, le chromage fut introduit pour le modèle 603 afin de réduire la friction entre l’étui et la surface de la chambre. Mais aussi pour éviter la corrosion des paroies (qui augmentait alors la friction de manière significative en milieu humide).
Le canon était sur un pas de 1/14. Cela était aux limites de la stabilisation du projectile de 55gr tiré par le fusil. Il faut savoir que le pas de stabilisation d'une arme militaire est différent de celui des armes civiles. Contrairement à ces derniers, les militaires recherchent une bonne stabilisation en vol mais une déstabilisation lors de l'entrée dans une cible.
Avec le pas de 1/14, la déstabilisation avait aussi lieu en vol en climat humide ou polaire. Ils vont ainsi passer sur un pas de 1/12.
Et petite histoire : les soviétiques ont accéléré le développement et la mise en service de la munition de 5.45x39mm en voyant l'ampleur des dégâts produit par le 5.56x45mm sous-stabilisé.
Ça se fragmentait sur un os, les éclats déchirait muscles et tissu sans aucun problème provoquant des blessures très sales et très graves. Ils ont considéré cela comme étant la nouvelle arme secrète des américains. Encore plus intéressant, les américains avaient classé les photos des corps ayant reçu des balles de 5.56x45mm comme étant un secret d’État pendant plusieurs années, pour ne pas montrer les effets dévastateurs aux autres (il faut savoir que des mises à jour de la convention de Genève allait arriver, et se faire bannir cette nouvelle munition était la dernière des choses qu’ils voulaient avoir au cul).
Dès que ces problèmes furent corrigés, les troupes ont très vite apprécié l'arme. Plus légère, plus contrôlable, extrêmement efficace.
N'importe qui pouvait contrôler cette arme en automatique
de manière correcte, délivrer des tirs de suppression, tirer un deuxième coup si le premier tir avait raté. Le canon fin était d'ailleurs tout à fait capable de fonctionner. Non il ne se tordait pas, mais pouvait se dilater en cas d'utilisation intensive en automatique (mais encore une fois, le groupement des tirs restait largement acceptable).
L'affirmation suivante sur les Vietcongs qui ne voulaient pas de cette arme est juste totalement fausse. Dès que les M16 étaient aussi délivrés aux vietnamiens (bien sûr, les problèmes furent corrigés entre temps donc ils n’avaient connu que le A1), il y aura carrément des vietcongs qui vont s'en acheter discrètement au marché noir, vendu par des militaires ou des gradés peu scrupuleux. Puis bon, s'il y avait bien une arme à ne pas ramasser, ce serait le M60 et non pas le M16.
Donc non, le M16 n'est pas de la “merde”. Le Cambodge et les Philippines s'en servent toujours aujourd'hui (oui, des modèles A1). La Corée du Sud va carrément produire le M16A1 sous licence (désignation Colt 603K, produit par Daewoo, et j'en ai vu moi-même pas mal là-bas). Ils ont décidé de faire cela après avoir reçu des M16A1 de la part des États-Unis pour les remercier d'avoir aidé durant la guerre du Vietnam, et l'arme était extrêmement appréciée (légèreté, précision, fiabilité).
Toutes les armes ont eu des défauts de jeunesse. L'AK-47 Type 1, l'AK-74, le M14, le L85A1 etc. ont tous eu des problèmes dans les premières versions. Si le M16 était si mauvais, l'AR-15 et ses dérivées ne seraient pas aussi populaires aujourd'hui (concrètement, en terme de concept, pas grand chose est différent. Même le nouveau H&K416F reste basiquement un M16 modernisé avec un mécanisme de réarmement à piston à manchon qui remplace le tube abducteur).
Après la fin de la guerre du Vietnam, quelques évolutions avaient eu lieu, notamment à l’échelle de l’OTAN. Il était en effet question d’introduire une nouvelle munition intermédiaire en tant que standard du traité.
Le cahier des charges avait évolué, ajoutant plus de critères au niveau de la pénétration des protections balistique, dont la qualité et la quantité avait beaucoup évolué entre temps.
Il était dans tous les cas évident qu’après le retrait de H&K ainsi que de ses munitions sans étui (le G-11 avec les cartouches de 4.7mm) et le retrait des britanniques avec leur prototype de XL64 en 4.85, que le seul concurrent était le 5.56x45mm.
Malgré tout, deux versions de la 5.56x45mm étaient disponibles. La XM777 américaine et le SS109 belge. Cette dernière avait été développé pour être utilisée dans le FNC, avec toujours dans l’esprit de ne pas se faire bannir la munition par la mise à jour de la convention de Genève qui était possible. Pour cette raison, ils sont parties sur une meilleure stabilisation du projectile avec un pas du canon plus rapide et un projectile plus lourd, tout en améliorant les performances balistique pour pouvoir toucher plus loin.
Les deux possédaient un noyau d’acier, qui jouent le rôle de pénétrateur tandis que le plomb aux alentours a pour but de conserver l’effet létal sur les cibles humaines.
Le problème restait que ce pas du canon plus rapide (1/7 étant l’optimum, pour pouvoir aussi stabiliser les projectiles traçantes du même type de munition, qui plus longs à cause des matériaux moins denses, nécessitent une meilleure stabilisation) devait mener à un changement de tous les fusils déjà en service au sein de l’armée américaine, mais aussi de certains autres pays qui étaient partis sur un développement autour du M193.
La XM777, qui permettait de conserver le pas de 1/12 du M16, et donc de ne pas changer les canons.
Mais, il était difficile de juger quelle munition était la meilleure. Les tests se faisant sur les fusils d’infanterie classique, il se passait qu’il était très compliqué de donner un avis sur le SS109 en tirant dans un M16A1 car les résultats allaient être très mauvais à cause de la mauvaise stabilisation.
Après des négociations, les belges avancèrent le fait que la production du SS109 allait être similaire à celui du M193, alors que le XM777 allait poser des problèmes au niveau de la production.
Par la suite, il s’avéra que l’argument était faux, et que la production du SS109 revenait bien plus cher que la production du M193. Mais les choses avaient déjà été décidé. Les américains adoptèrent le SS109 sous la désignation de M855, avec une charge de poudre légèrement supérieure.
Les américains, avec l’introduction de la nouvelle munition OTAN, devaient alors changer le canon de leurs M16A1 et toutes leurs armes en 5.56x45mm M193 en service actif. Ils décidèrent d’en profiter pour apporter des modifications sur la plateforme.
Comparaison entre le M16A1 et le M16A2
Le fusil d’assaut Colt M16A2 reçut plusieurs améliorations au niveau des matériaux utilisés. Le plastique du garde main ainsi que de la crosse a été modifié en matière 10 fois plus résistant comparé aux anciens M16, sur lesquels on peut d’ailleurs parfois voir des fissures au niveau du garde-main triangulaire ou au bout de la crosse. Le garde main est devenu circulaire et symétrique, ceux du M16A1 étant bien distinctes entre la pièce de gauche et la pièce de droite.
La hausse est devenue réglable en hauteur en plus de la dérive. Elle reçoit également des molettes ajustable avec les mains sans avoir besoin d’outil. Le système devient aussi intuitif que sur un M14.
De plus l’équerre de la hausse possède désormais deux trous de taille différente. Une grande pour le tir à courte distance, une plus petite pour le tir de précision. Certains vont néanmoins dire que le gros trou est trop gros et que le petit est trop petit au combat.
Sans oublier que ces molettes sont des points fragiles de l’arme pouvant se casser plus facilement. Et il n’y a pas vraiment de raison de devoir y toucher au combat, car le soldat était censé régler son arme lors des entraînements à la base,.
Des renforcements au niveau de la carcasse ainsi qu’un déflecteur de douilles devinrent standard, ce dernier étant bien pratique pour les gauchers.
Le cache-flamme ne possède plus de découpe à 6 heures, afin de ne pas soulever la poussière lors des tirs et montrer la position sans le vouloir.
D’autres détails mineurs présents, comme la forme du guidon, le calibrage du ressort de rappel etc.
Deux points noirs sont cependant présent lors de cette évolution. Le premier, assez mineur est la longueur de la crosse de type “A2” qui est plus longue. Cela posait problème pour les tireurs utilisant des pare-balles.
Mais un point plus important était le changement du profil du canon. Passant alors du canon “Pencil Barrel” qui était assez fin au canon de type A2, la raison était basée sur des interprétations non scientifique et infondées.
En effet, lors du passage des jauges dans le canon des M16A1, les armuriers remarquèrent assez souvent que cette dernière ne passaient pas totalement, signe alors que le canon était plus en règle (généralement ça voulait dire que c’était tordu).
Avançant alors le fait que la raison était obligatoirement le canon qui serait trop fin et que ce dernier serait tordu, probablement lors des entraînements avec les baïonnettes, ils décidèrent d’augmenter l’épaisseur uniquement sur les derniers centimètres.
Non seulement cela ajoutait du poids (et pas mal de poids ressenti à l’avant), il y avait désormais un point de fragilité sur le canon. En effet, la chauffe n’est désormais plus uniforme, le milieu devenant plus chaud que l’extrémité, ce qui est très mauvais.
Pour en revenir au canon de type A1, la simple raison pour laquelle la jauge ne passait pas était juste dû… à la crasse accumulée au niveau du port de l’emprunt des gaz, situé sous le guidon (viseur avant) triangulaire. Aucune torsion n’était donc présente. Mais le fusil avait déjà été développé et ils ne voulaient pas tous modifier. Donc ils décidèrent de laisser les choses ainsi.
Le M16A2 a aussi marqué l’introduction du mode de tir en rafale de 3 coups.
Utilisant un système de roue dentée, c’est un mécanisme assez simple qui était déjà présent dans la carabine Colt 605B.
Néanmoins son introduction reste critiquée. Même si la raison était que c’était pour éviter de voir les soldats qui videraient leurs chargeurs trop rapidement en mode automatique, comme on peut le voir dans des vidéos de la guerre du Vietnam, cela restait une solution physique irréversible face à un problème d’entraînement qui pouvait être pallié par une meilleure formation.
Les Seabees demandèrent d’ailleurs avec leur M16A3 le retrait du mode rafale.
Et enfin, la dernière évolution du M16 est le modèle A4, qui fut retiré assez récemment pour laisser sa place à la carabine M4.
Le concept de la carabine dans la famille des AR-15 n’est pas si récente que cela, avec les premiers modèles remontant jusqu’au milieu des années 60.
La dénomination commune de ces armes est le CAR-15 (Colt Automatic Rifle 15) Carbine, Commando ou SMG.
L’intérêt d’un tel système venait au début des équipages de véhicules, qui avaient besoin d’une arme plus compacte que le M16A1, mais avec une meilleure puissance de feu que le M3A1 “Grease Gun” (arme qui sera au passage utilisée par ces équipages jusqu’au milieu des années 2000 aux États-Unis).
Les évolutions furent nombreuses. Car contrairement à la croyance commune, les carabines Colt ne sont pas “juste” des AR-15 coupés. La modification nécessite bien plus de savoir-faire, notamment à cause du jeu de la pression des gaz.
Pour mieux comprendre ce problème, il faut se référer au fonctionnement même de l’arme.
L’AR-15 utilisant directement les gaz sous haute pression produites lors de la combustion de la poudre pour se réarmer, ces derniers sont extraites vers la fin du canon. Or, en raccourcissant ce dernier, le point d’abduction se retrouve plus proche de la chambre.
Mais, la munition reste la même, le 5.56x45mm M193 classique à charge normale. Et plus on se rapproche de la chambre, plus la pression sera importante. La carabine fonctionne alors sous une pression plus élevée, avec bien plus de contrainte. L’usure de ces armes s’en retrouve être accélérée. Larry Vickers dans un témoignage sur une de ses vidéos (ancien membre de la Delta Force) a précisé que même si son Colt 727 (version carabine du M16A2) était capable du mode de tir automatique (le sélecteur et les pièces prévues pour tirer en rafale étant présente), que son arme n’était pas prévu pour tirer en automatique, l’usant alors de manière extrêmement rapide.
Les premières versions courtes étaient basées sur les M16, ressemblant alors à ça :
La première version carabine était le 607 :
Par la suite, l’idée d’avoir une arme dérivée du M16 se développa, avec des requêtes de plus en plus importante pour une carabine AR-15. Avec bien sûr une demande pour avoir ne plus avoir les inconvénients, notamment au niveau de la prise en main et une meilleure balistique que le Colt 607.
C’est ainsi que la première arme se rapprochant le plus de la carabine M4 moderne apparût. Appelé le Colt 610 avec la dénomination officielle de XM-177. Bien souvent utilisé par les forces spéciales, c’est aussi le XM177 (ainsi que ses variantes comme le XM177E2 et ci) qui vont être appelés les “Colt Commando”.
La différence entre le XM177 et le modèle E2 ne se montre qu’avec l’ajout d’un moyen pour attacher un lance-grenades XM148 et une extension du canon, passant alors de 10 à 11 pouces pour remédier aux problèmes de performance balistique (qui étaient assez mauvaises dans ces armes).
Ces deux carabines possèdent de plus un cache-flammes assez long, permettant de limiter de manière significative le flash à la bouche du canon tout en atténuant légèrement le bruit perçu par le tireur (se rapprochant alors du son d’un M16 classique).
(on peut voir l’emplacement dédié à attacher le tenon avant du lance-grenades vu que c’est un cache-flammes de XM177 E2).
Les chargeurs de 30 cartouches étaient aussi plus courante dans les modèles courts, vu que les forces spéciales appréciaient assez bien l’augmentation de la capacité de leur arme. Néanmoins certains les évitaient, suite à de mauvaises expériences sur les premiers modèles de 30 coups qui étaient très peu fiables.Ce fût après avoir corrigé les problèmes de fiabilité et une augmentation de la quantité de ces chargeurs en circulation qu’ils devinrent officiellement standard dans l’armée américaine.
Autre chose à noter, parfois les modèles courts étaient produites à partir des pièces détachées disponibles. Ce genre de pratique était par la suite très courant dans le Tsahal en Israël, afin de gaspiller au minimum ce qu’ils avaient.
Encore plus intéressant, le “Menusar” était le surnom de la carabine M16 créée par les israéliens afin de rendre plus compacte les Colt M16A1 reçues durant la guerre du Kippour. Le canon avait été raccourci de manière professionnelle et la crosse modifiée par un modèle télescopique. Exemple:
Après la fin de la guerre du Vietnam, Colt se pencha un peu plus sur les modèles courts, décidant alors de sortir un modèle du M16A1 en version carabine.
Utilisant alors plusieurs configurations diverses (crosse fixe, crosse rétractable etc.), le modèle 653 utilisait un canon de 14.5 pouces, identique à la longueur de ceux des M4 actuels.
Avec l’introduction du M16A2, Colt continua d’offrir une gamme de carabines cette fois en 5.56x45mm OTAN (ogive de 62 gr, cartouche M855). Appelé le Colt 723, et par la suite 727 pour la version avec une découpe au niveau du canon pour accueillir un lance-grenades, l’arme ressemblait à cela :
Une petite quantité avait été acheté par le gouvernement américain, notamment pour doter les forces spé. L’arme était globalement très appréciée, mais la portée était médiocre, atteignant environ 200 mètres en pratique, à cause du couple canon / munition qui était mauvais. Ce qui ne l’empêcha tout de même pas d’être employé au Moyen-Orient comme en Irak ou au Panama et ci. On voit d’ailleurs cette carabine de manière très fréquente dans Black Hawk Down.
Les armuriers avaient par contre beaucoup de mal à garder les modèles carabines à la hauteur des demandes des forces spé, qui voulaient les nouveaux accessoires sur le marché (comme des viseurs point-rouge, etc.) mais aussi parce que les armes subissaient pas mal d’usage intensif, nécessitant le remplacement des pièces. Mais c’était une série tout de même relativement limitée.
Le gouvernement américain demanda alors à Colt de produire une version carabine ayant le plus possibles de pièces en commun avec le M16, afin que ces derniers soient interchangeables entre la version carabine et le modèle fusil. Ce fut come ça que le programme du XM-4 débuta, qui aboutît alors à une arme ayant 80% des pièces qui étaient compatibles avec le M16A2.
Une fois que la carabine M4 fût introduite, des problèmes commencèrent à apparaître. Durant la guerre du Golfe et en Irak par exemple, beaucoup de personnes se plaignaient du manque d’efficacité de la munition de 5.56x45mm. Ils se mirent alors à critiquer la munition dans sa globalité, et le mythe de la munition prévue pour blesser et non pas pour tuer commença à apparaître. Des cas où des personnes se prenant plusieurs balles mais continuant de combattre était fréquent.
Cela était directement lié au couple munition / arme qui ne correspondait plus. Avec le canon de 14.5 pouces, la vélocité des munitions se retrouvait être réduite.
Or, le M855 était très dépendante sur la vélocité pour être létale. Sans oublier que l’effet de fragmentation avait été réduit, pour être rendu plus “humain”.
Pour la petite histoire, les suisses lors du développement de la nouvelle GP90 (qui n’a rien à avoir avec la première GP90 possédant une charge partiellement composée de poudre noire) avaient décidé de supprimer l’effet de fragmentation et de stabiliser au maximum la balle. Les effets létales d’une balle de ce type ayant lieu de manière optimale lorsque le projectile se déstabilise, les armées en général voulaient alors une balle juste assez stable pour avoir une bonne trajectoire mais se déstabilisant immédiatement sur sa cible pour se fragmenter / pivoter etc.
Les suisses, voulant rendre les choses plus “humains”, décidèrent créer une balle très stable (chose normalement faite pour les fusils de précision et non pas les fusils d’infanterie) et sans effet de fragmentation ou autre.
Cela avait amené à un couple arme/ munition ayant une précision excellente ( Le F ass 90 est réputé justement pour sa précision au passage, et le SIG 550 tireur d’élite est considéré comme un concept très avangardiste car le concept du fusil de précision utilisant une munition intermédiaire commence aujourd’hui à apparaître, des années plus tard dans beaucoup d’armées en service régulière si on exclue le Mk 12 SPR qui était en service limité).
Pour revenir à la M855, le manque de vitesse provoquait des performances balistique plus faibles, de même que son pouvoir létal qui se retrouvait être diminué, avec des balles qui faisaient l'aiguille (transpercer et entrer dans le corps sans rien faire).
Incluant aussi l'évolution sur le champ de bataille, où les lunettes de visée commençaient à être plus fréquents et le milieu désertique favorisant les engagements à longue distance. Donc on se retrouvait à tirer aux distances limites de la munition mais en plus avec une vélocité réduite. Cela ne pouvait que poser des problèmes.
Pour remédier à ces défauts, plusieurs munitions différentes apparurent sur le marché. Notamment des munitions de 5.56x45mm, mais avec une conception différente. Le M855 A1 par exemple, qui est la version améliorée combinant un pénétrateur en acier au-dessus d'un coeur en cuivre plus mou, afin d'avoir le meilleur des deux effets, la pénétration et la létalité contre des cibles humaines. La munition provoquait par contre plus de pression et usait l'arme plus vite. La pointe en acier avait aussi pour effet d'user d'autres pièces comme la rampe d'alimentation (voir au-début quand j'avais parlé de ces problèmes en rapport avec la difficulté à développer une munition où un petit changement pouvait avoir beaucoup de répercussions).
La Mk262, une munition de fusil de précision (Mk.12 SPR) très précise de base prévue pour tirer sur des distances plus longue, s'était révélée être très efficace sur des cibles toutes les distances depuis une carabine comme les M4 grâce à sa conception à pointe ouverte. Il était alors possible de voir des soldats garnissant leurs chargeurs avec ces cartouches de précision.
De même avec la Mk 318 d'une conception similaire. Contrairement aux munitions creuses, la pointe ouverte se différenciait par le fait que l'ouverture permettait d'augmenter les capacités de fragmentation et non pas à donner une capacité expansive de la balle.
De plus cette architecture “open-tip” avait tendance à augmenter la précision.
Une autre spécificité de la Mk 318 était qu'elle reprend les composants de la M855 A1 en terme d'usage de pénétrateur en acier interne pour une meilleure capacité de pénétration.
La carabine M4 se retrouva être de plus en plus souvent être utilisée avec le fusil d’assaut M16A2 et ensuite A4. Par la suite la carabine M4 devint la M4A1, capable de tirer en rafale libre et possédant de série une optique de combat M68 CCO (Aimpoint Comp M2). Les performances des nouvelles munitions étaient de plus assez satisfaisant. Et cela mena au final au remplacement de tous les M16A4 par la carabine M4A1 qui devint ainsi l’arme de dotation standard de l’armée américaine.
À la place du M16A4, voir même de la mitrailleuse légère (M249 SAW notamment), l’idée de remplacer ces systèmes par un fusil automatique à capacité de tir soutenu et en même temps ayant une bonne précision est en cours d’étude. Avec notamment l’introduction du M27 IAR, et une demande pour avoir la même arme mais dédiée au tir de précision. En effet, les études menés sur le terrain montraient de manière unanime au sein des personnes entraînées que l’effet de suppression était bien meilleur avec des tirs précis plutôt qu’avec un volume de feu élevé mais plus dispersé. De plus, le fait que ce soit la même plateforme permet d’échanger des éléments importants, comme des chargeurs entre les membres d’une même escouade. La qualification sur une arme et l’entraînement est aussi facilité.
Un autre point intéressant à aborder est l’avènement de la plateforme AR15 avec un piston remplaçant le tube d’emprunt des gaz.
Eugène Stoner avait lors de la conception de l’arme décidé de placer un tube abducteur facilement remplaçable et peu cher (de l’ordre du centimes) qui faisant en plus office de fusible. En cas de chauffe trop importante de l’arme, c’était cette pièce qui allait se détruire en premier, évitant alors une arme totalement inutilisable (explosion du canon).
Mais certains n’appréciaient pas l’idée que les gaz soient directement soufflée sur l’ensemble mobile.
Néanmoins, il est important de préciser que le système Stoner possède des différences face aux autres mécanismes utilisant un tube abducteur classique avec emprunt des gaz.
Contrairement au Rossignol ENT, MAS-49 voir les armes appelés “système Ljungman” en référence au mécanisme de l’AG-42 (alors que c’était de base français), le système Stoner ne souffle pas directement les gaz sur la face de l’ensemble mobile.
Le système Stoner est fait en sorte à ce que la partie arrière de la culasse agisse en tant que piston (expliquant alors la présence de joint pour les gaz et l’architecture globale du transporteur et l’appellation piston interne à l’ensemble mobile).
Système classique où le gaz est soufflé sur l’ensemble mobile :
Les premiers problèmes avaient impliqué ce mécanisme. Mais ce n’était pas totalement vrai, ce système avait juste amplifié le problème. En effet, avec les poudres non adaptées (comme je l’avais dit en parlant du Colt 602 et son début difficile) qui étaient injectés dans le coeur du système mécanique, les problèmes se retrouvaient être plus importantes.
Malgré tout avant la résolution du problème de la munition, plusieurs compagnies (Colt, Rock Island Armory qui était lié au gouvernement et Olin Winchester) se penchèrent sur le problème.
La proposition de Colt était alors le modèle 703 :
Ayant probablement servi de grosse source d’inspiration pour le très bon fusil d’assaut Daewoo K2 coréen
C’était un mélange de l’AR-15 avec un piston de système d’AK. Mais dès la résolution du problème de la poudre, le projet fût très vite oublié. Du moins, jusqu’à ce que l’idée remonte à la surface.
Deux types de mécanismes remontèrent alors à la surface. Piston à course longue, où ce dernier se déplace à une distance supérieure ou égale à celle de la longeur d’une cartouche (mécanisme type “AK” pour simplifier) :
Et le mécanisme à course courte avec un piston à manchon où la distance de déplacement du piston est inférieur à la longueur d’une cartouche :
Connu pour être adopté à grande échelle dans le SVT-40, le Gewehr 43 mais aussi le FAL, ce système se distingue par le fait que le piston ne bouge que d’une petite distance, diminuant alors la masse en déplacement après le tir (et directement limitant les déplacement du centre de gravité). La torsion du canon se retrouve être moins sévère (les gaz ne tentent pas de pousser un énorme piston sur toute la partie supérieur du canon et que ce tube est monté en parallèle).
Les gaz ne servent qu’à donner un coup violent sur le piston, qui va alors frapper brutalement le transporteur. L’inertie par la suite va se charger de propulser l’ensemble en arrière, permettant d’extraire la cartouche usée et chambrer la munition suivante.
Dans le deuxième cas, le point de contact avec le piston ayant lieu en haut du transporteur
(ce n’est plus destiné à faire passer les gaz mais uniquement à se faire frapper par le piston), le déplacement de cette pièce n’est plus linéaire
(linéarité avec l’emprunt des gaz direct).
La partie inférieur peut alors parfois gratter le boîtier de l’arme (effet levier, mais je ne me rappelle plus du terme précis pour parler de l’action d’une pièce percutée en haut et qui va alors faire pencher l’ensemble vers le bas).
Le premier système (piston à course longue comme sur le Colt 703) a été popularisé avec certaines armes comme ZM LR300. À la manière du Daewoo K2, la présence d’un piston long permettait alors le montage d’un ressort de rappel au niveau de ce dernier. Ainsi, on pouvait mettre en place des crosses pliantes sur les AR-15 (chose impossible à faire normalement, car la crosse ou le tube de crosse sert à abriter le ressort de rappel ainsi que l’amortisseur).
Le ressort vient se loger autour du tube. Et chaque fois que l’ensemble mobile recule (avec le piston qui est solidaire avec le transporteur), le ressort est compressé. Puis une fois arrivée en fin de course, ce ressort de rappel autour du tube va se détendre, faisant revenir tout le système à son point initial. De cette manière, il est possible de ne pas avoir de crosse fixe.
L’autre système avec le piston à course courte est devenu très populaire avec le H&K 416.
Pour remonter à la source du mécanisme, il faut aller voir l’AR-18, développé par Eugène Stoner après avoir vendu le brevet de son AR-15 à Colt (voir ArmaLite en bref au début).
N’ayant plus les droits pour utiliser les composants de sa précédente invention, il mît au point une arme différente, qui fût l’AR-18. Utilisant un système de piston à manchon, le succès ne fut pas vraiment au rendez-vous.
Le piston n’étant pas solidaire avec l’ensemble mobile comme pour le FAL, l’utiliser pour abriter un ressort de rappel n’était pas possible car le piston serait le seul impacté. Mais voulant tout de même une crosse pliante, il casa simplement deux ressorts de rappels télescopés dans l’ensemble mobile.
L’arme ne fût par contre pas oubliée. Et pour comprendre pourquoi cela aurait un lien avec l’AR-15, il faut savoir que lors de la chute du mur de Berlin, l’ancien RFA qui était sur le point d’adopter le G11 ne pût investir dans une arme qui allait coûter aussi cher que la réunification elle-même. À la place, ils décidèrent de prendre un choix économique, qui fût le G36. C’était essentiellement un AR-18 dans une carcasse en polymère.
Ce même mécanisme fût aussi repris dans d’autres armes, comme le L85 et ci.
Ce qui se passa avec H&K était que les forces spéciales demandaient un AR-15 avec un canon court, capable de monter un modérateur de son.
Des études étaient déjà en cour auprès de NSWC Crane et leur Mk 18. Mais il était évident que mettre en place un AR-15 court (moins de 14.5 pouces de longueur de canon) mais en plus capable de monter un modérateur de son était complexe à cause du changement de la pression et de l’augmentation de la courbe de pression.
Pour mieux comprendre, il faut savoir que la courbe de pression d’une arme à feu n’est pas linéaire. Plus on se rapproche de la chambre, plus la pression dans le canon va augmenter de manière exponentielle. Un canon de 10 pouces va s’user énormément de fois plus vite qu’un même AR15 avec un canon de 20 pouces.
Sans oublier qu’en rapprochant la position du tube de la chambre, on fait face à plus de résidus de poudres non brûlées (ce qui devient normalement le flash lumineux en fin du canon, ces mêmes éléments vont être directement envoyés dans l’ensemble mobile, contribuant à accélérer l’encrassement). Avec un système à piston à manchon comme l’AR-18, FAL etc. les gaz ne sont plus en contact avec le transporteur mais uniquement avec le piston externe (le système Stoner est appelé piston interne à l’ensemble mobile) avec l’excès de gaz qui est rejeté dans la nature.
L’usage d’un modérateur de son amplifie d’autant plus la pression des gaz, ce qui donc est très problématique dans l’ensemble. Ce problème est automatiquement corrigé avec le piston à course courte.
Enfin, le tir en automatique est moins problématique avec un système à piston, surtout avec des canons aussi court.
Ces avantages font que le H&K 416 avec son canon court est très apprécié par les forces spé qui avaient besoin d’une plateforme AR-15 compacte, avec parfois l’utilisation de modérateur de son.
Par la suite, les quelques avantages du système à piston, notamment la régulation facile du débit des gaz pour un usage avec des munitions subsoniques, avec un modérateur de son etc. vont faire que toutes ses versions vont se populariser.
Il est donc intéressant de noter que le H&K416 F de l’armée française, en ce qui concerne la version classique ne possède que peu d’avantages face à un AR-15 de bonne qualité lambda. Surtout lorsque le remplacement d’un piston est bien plus complexe que le fait de changer un simple tube (qui ne requiert aucun outil spécial) et que le piston peut être un point de fragilité (cassure). Les avantages étant surtout pour ceux qui ont besoin d’une plateforme modulaire. Mais en soit, je ne suis pas un spécialiste militaire.
Comment l’AR-15 est devenue l’une des armes les plus populaires du marché civil dans les pays autorisant leur possession ?
Colt lors de la production des M16 mît en circulation le modèle SP (Sporter). Ces fusils étaient des M16 mais incapables de tirer en mode automatique (car la découpe pour accueillir les pièces voir même pour permettre ce fonctionnement en rafale étaient absentes). Mais leur succès fût très mitigé. Le marché civil étant encore très attaché à leurs armes plus classiques (dérivé du fusil traditionnel, en bois et en acier). Sans oublier que beaucoup voyaient le petit calibre comme étant une munition inadaptée pour autre chose que du loisir.
Mais, avec le temps ces armes devinrent populaire. En effet, les qualités de la plateforme commencèrent à être de plus en plus connues (légèreté et ergonomie). Et au fil du temps, pour mieux satisfaire la demande, de nombreux accessoires apparûrent sur le marché.
Dès la fin du brevet de Colt, les AR-15 commencèrent à être produites par de nombreuses compagnies (et ce même en Russie aujourd’hui). Cette popularité avait pour origine la facilité à travailler sur la plateforme AR-15, qui prouva l’aisance à la rendre modulaire. Ce qui fût encore plus vrai avec l’arrivé des rails de montage.
Très facilement modifiable, avec un marché de pièces détachés et d’optiques voir d’autres choses trouvables sans difficulté, sa popularité ne pouvait qu’augmenter. Ce phénomène avait commencé à prendre de l’ampleur dans la période post 11 septembre 2001, où de nombreux constructeurs avaient commencé à entrer sur le marché.
En effet, une arme généralement peu connue (excepté par les joueurs de Battlefield Bad Company 2 et ci), le prototype XM8 fût responsable de la montée des plateformes réglables et modulaires. Même si d’un côté on pourrait parler du système Stoner 63 (aussi développé par Eugène Stoner), le XM8 reprenant un concept similaire fût le précurseur des armes comme le Magpul Masada (Remington ACR), le FN SCAR ainsi que le MSBS Radom, CZ 805 etc.
Introduite à une époque où la customisation se limitait encore qu’aux rails picatinny, de nombreuses idées novatrices étaient présentes dans cette arme.
Même si l’arme en soit n’était qu’un G-36 modifié (avec des pièces mécanique interne de taille plus réduite et peu d’interchangeabilité) dont l’aspect esthétique avait été conçu par des constructeurs automobile (dans une coopération avec H&K), la précipitation et l’apport négligeable sur le M16 et la carabine M4 déjà en service actif eût raison de cette arme, dont des défauts de jeunesse étaient encore présentes (pour rappel, l’AR-15 et ses dérivées avaient eu le temps d’évoluer pendant plus de 50 années).
Toutefois, de nombreux concepts présents dans cette arme marquèrent le marché, et ce même de l’AR-15. Le plus notable aujourd’hui est le concept du point d’attache, qui est le précurseur du système M-Lock et Keymod d’aujourd’hui. Les trous ovales dans le garde-main mais aussi à 12 heures, là où la lunette du XM8 est montée, servait d’ancrage pour y attacher des accessoires, sans s’encombrer de rails non utilisés. Ce genre de système était déjà présent pour le montage des lunettes des fusils de chasse de H&K.
L’arme n’avait à l’époque aucune chance de prendre le dessus sur le M16 et la carabine en service. Mais, le XM8 avait pu servir d’élément déclencheur pour que des constructeurs encore plus récents, parfois des anciennes entreprises dans l’aéronautique s’inscrivent sur la longue liste des compagnies dans l’industrie de l’AR-15.
Avec l’arrivée sur le marché de toutes les possibilités de modification de l’arme, la plateforme AR-15 a pu réussir à s’offrir une place absolument indétrônable dans l’industrie de l’armement.
L’évolution est très flagrante aujourd’hui.
à une arme de guerre
De compétition
De chasse
Ou juste de loisir.
Le fonctionnement et les éléments notables de l’AR-15.
L’AR-15 est une arme révolutionnaire. Néanmoins il faut savoir que comme toutes les armes, de nombreux éléments sont issus d’autres armes plus anciennes.
Nous allons déjà donc décortiquer le fonctionnement de l’AR-15 et analyser les pièces en question pour mieux comprendre ce point-là.
Pour commencer, voici un aperçu général de la carabine M4A1 (image tirée de World of Guns) avec un sélecteur de tir à 4 positions (sureté, semi, rafale limitée et rafale libre).
État initial de l’arme avant la mise à feu, vue de l’extérieur :
Le fait de tirer le levier d’armement va permettre d’engager la cartouche suivante.
Alors que la cartouche est poussée dans la chambre, la tête de la culasse va se retrouver en contact avec la paroie de la chambre.
Cette tête de culasse, guidé par une goupille (voir en haut à droite, avec la tête de goupille rectangulaire) va faire une rotation, pour que les “crémaillères” de la culasse soient alignés avec les crémaillères de l’extension de la chambre.
(la pièce de droite, normalement fixée sur la chambre).
Ce système a pour origine lointaine le fusil à pompe Fosbery de 1891 :
Utilisant une tête de culasse à tenons multiples
venant s’insérer directement dans la chambre, et où en fin de course cette dernière sûbie une rotation de force (principe de la tête rotative) :
Mais bien plus intéressant est le fait que ce mécanisme de culasse à tête rotative a été réutilisé dans la Lewis, mais aussi la Johnson 1941.
Eugène Stoner ayant eu des liens rapprochés avec Melvin Johnson, il est alors certains que la culasse de l’AR-10 (et par extension l’AR-15) soit directement basé sur ce mécanisme.
(Culasse de l’AR-10 en haut, Johnson 1941 en-bas).
Lors de la pression sur la détente
Le marteau se retrouve être relâché
Le ressort va alors le forcer à se lancer contre le percuteur.
Note : il faut savoir que le percuteur n’est qu’une aiguille qui est montée à l’intérieur de la culasse.
Une fois insérée :
Le percuteur n’est au passage, contrairement à certains AR-10 ou d’autres armes en général comme l’AK, pas sous la tension d’un ressort. En effet, l’inertie seul ne suffisant pas à détoner l’amorce des cartouches, il n’est pas nécessaire d’en monter (le percuteur ne pèse que quelques grammes).
Après la mise à feu, la balle va quitter le canon. Mais, la culasse étant encore verrouillée (les crémaillères étant alignés avec les tenons de la culasse), cette dernière ne peut pas reculer tant qu’elle n’aura pas faite une rotation pour être désaxé.
C’est là que le tube d’emprunt des gaz (la pièce située au-dessus du canon) entre en jeu. Absorbant une partie des gaz émises lors du tir, ces derniers sont directement projetés sous haute pression dans le transporteur.
Les gaz vont alors se mettre à vouloir s’échapper à l’arrière. Mais la partie arrière de la culasse, jouant le rôle de piston, va garder les gaz de manière hermétique, forçant alors à tout l’ensemble à se déplacer en arrière :
Ce n’est donc pas le transporteur qui sert de piston en son intégralité, mais la culasse qui joue aussi un rôle de piston. Les gaz sont donc essentiellement évacués vers l’arrière, diminuant alors l’encrassement dans les zones sensibles de l’arme (contrairement au mécanisme du MAS-49 par exemple).
À cause de la conception même du transporteur, la culasse ne peut pas reculer d’elle-même. En effet, il faut qu’elle subisse une rotation.
On peut voir le guide de la goupille servant à verrouiller la culasse étant aussi sollicité pour le déverrouillage.
Le transporteur va ensuite reculer, poussant au passage de force le marteau en arrière.
Le marteau est ensuite saisi par le séparateur.
Cette pièce permet de garder le marteau en arrière. Et à cause de la disposition même des pièces, le relâchement de la détente va permettre le retour à la position initiale du marteau (c’est-à-dire la position avant le tir).
Ce sont les seules pièces impliqués dans le mode de tir en semi-automatique.
Dès le passage en automatique, des différences sont présentes. En effet, le séparateur (la pièce qui vient saisir le marteau après le tir, monté au-dessus de la queue de détente en gris clair) n’est désormais plus sollicité. Il est même bloqué, incapable de fonctionner.
La nature même du montage du séparateur (sur un ressort) et le fait que le sélecteur de tir est binaire (position on, où le séparateur peut se relever et off où le séparateur est plaqué et exclue du système mécanique) sont des éléments faisant qu’il peut être activé ou désactivé.
Et à la place c’est la gâchette automatique qui joue le rôle de retardateur du marteau. En effet, il est nécessaire de faire en sorte que le marteau ne “suit” pas le transporteur juste après le tir. Si immédiatement après que le marteau soit mis en arrière, que cette dernière suivait l’avancée du transporteur, il manquerait d’inertie à cette pièce pour pouvoir mettre à feu l’amorce. Ce n’est pas une méthode fiable, sans oublier que si la tension du ressort est augmenté, il y aurait alors une chance que la cartouche soit mise à feu avant même que la culasse n’ait le temps d’effectuer la rotation pour se verrouiller. Provoquant alors une énorme surpression et envoyant tout le transporteur en arrière de manière brutale, et pouvant détruire partiellement (voir totalement) la tête de la culasse.
La gâchette automatique est cette pièce :
Actionnée par le transporteur aussi. Lors du passage en mode automatique, cette pièce est rendue disponible.
Monté sur un ressort :
La pièce effectue une légère rotation dès qu’elle n’est plus en contact avec le transporteur. Cet élément est important, car c’est ici que le marteau va venir s’accrocher.
Et dès lors que le transporteur sera dans sa position initiale (la culasse est donc déjà verrouillée, le transporteur ne peut être dans sa position initiale si la culasse n’a pas déjà effectuée une rotation), la partie arrière du transporteur va agir sur la gâchette automatique.
Si vous avez bien suivi, le marteau étant sous tension et la gâchette automatique n’étant désormais plus dans l’encoche car elle a repris sa position initiale, il n’y a plus rien qui retient au marteau à aller frapper contre le percuteur.
Comment fonctionne le système de limiteur de rafale ?
Le système de tir en rafale limité remonte déjà à plusieurs années. Développé au milieu des années 30, la Breda PG fût la première arme utilisant un tel système.
Permettant alors de tirer des rafales de 4 coups, le nombre de production fût assez limité.
Plusieurs variantes différentes pour ce mode sont présents, et c’est pourquoi je ne vais pas tous les détailler. Néanmoins, on peut caractériser le mode de fonctionnement en rafale de l’AR-15 comme utilisant une roue dentée. En effet, d’autres méthodes comme un ensemble mobile, une chambre rotative ou une barre dentée peuvent être utilisés pour créer un mécanisme de tir en rafale limité.
Il faut noter que le mode de tir en rafale limité sollicite à la fois un séparateur monté au-dessus de la détente comprenant deux crochets (contrairement à un seul pour le mode de tir en semi-automatique). Un crochet va être destiné à retenir le marteau après, et uniquement après les trois coups (pour être accroché comme en mode semi-automatique) et le deuxième crochet de droite sert à ne permettre la rotation du pignon que dans un seul sens de manière indépendante au marteau (en sens horaire vu d’ici).
Contrairement au FA-MAS, il n’y a qu’une seule roue dentée qui fait tout le travail. Les deux crochets sont solidaires et fabriqués dans un seul bloc d’acier.
En plus du séparateur, la gâchette automatique est aussi utilisé lors du tir.
En effet, après le tir le transporteur se déplace en arrière, laissant alors pivoter la gâchette automatique pour pouvoir saisir le marteau qui va être abaissé. Mais au même moment, on peut remarquer que le pignon se déplace sur le même axe et à la même vitesse de rotation que la base du marteau. Le pignon ne peut pas tourner de manière indépendante (un peu comme sur un vélo, on peut pédaler en arrière sans actionner les roues mais dans le sens normal on est bloqué par la liaison avec la roue).
Lorsque le marteau repart frapper le percuteur, on peut alors remarquer une chose. Le deuxième crochet du séparateur empêche la rotation dans le sens horaire.
Le marteau n’est quand à lui, toujours indépendant et fonctionne comme en mode rafale normale.
Ce qui se passe après le troisième coup est par contre particulier. Le fameux pignon (ou roue dentée) possède en effet une dernière encoche qui est plus profonde que les autres.
Dans cette situation, le séparateur est encore plus abaissé vers la droite que d’habitude, laissant alors le crochet de gauche saisir le marteau (en plus d’avoir la gâchette automatique qui le retient en arrière, vu que c’est une combinaison avec le mode automatique libre).
Une fois la gâchette automatique en position initiale, elle relâche le marteau, mais ce dernier est toujours retenu par le séparateur, à la manière d’un tir en mode semi-automatique. Cela est lié au fait que le crochet de droite est abaissé très bas pignon avec encoche plus profonde). Et vu qu’il est monté sur la même pièce que le séparateur, ce dernier va alors être aussi abaissé.
À la manière d’un tir en mode semi-automatique, il faut alors obligatoirement relâcher la détente pour que le marteau soit de nouveau retenu par l'extrémité de la gâchette standard (pièce qui dépasse au-dessus de la détente)
et non pas par le séparateur..
C’est le fonctionnement de manière résumée d’un AR-15.
Le démontage sommaire est au passage tout aussi simple. Il suffit en de seulement retirer une seule goupille située à l’arrière de l’arme.
L’arme va alors pouvoir être cassée. Il suffit alors de retirer l’ensemble mobile située à l’intérieur de l’arme en tirant le levier d’armement.
L’ensemble mobile (le transporteur) se montre alors de cette manière.
Il suffit là de simplement retirer la goupille située dans le côté gauche.
En tirant après sur le percuteur (la goupille servant juste à le maintenir en place), ce dernier va sortir sans difficulté.
L’étape suivante consiste à faire rentrer la culasse à l’intérieur (imitant alors un verrouillage) pour que le guide de la culasse ne soit plus sous l’embout captant les gaz. Et une fois cela effectué, il est possible d’émettre une rotation de la pièce pour la ressortir (cette dernière possède un trou pour laisser passer le percuteur, qui agit aussi comme moyen pour pas que ce guide puisse tourner sur lui-même).
Après une rotation à 90 degrés, la pièce sort sans problème.
Ensuite, la culasse peut être extraite simplement en tirant doucement dessus.
On peut alors distinguer des éléments notable.
Le trou situé vers le milieu permet de loger le guide, afin de forcer la rotation de la culasse lors du verrouillage et du déverrouillage. L’anneau (ainsi que les anneaux gris emprisonnés) sont là pour servir de piston pour les gaz qui sont injectés ici lors du tir. C’est la culasse qui sert de piston, mais uniquement sa partie arrière.Les résidus restent toujours ici. Mais dû au fait que les paroies sont chromées et que la pièce est généralement bien huilée ou graissée, et parce qu’il n’y a pas vraiment besoin d’une fluidité parfaite (le verrouillage et le déverrouillage se faisant sous haute pression) il est possible de même tirer plus de mille coups sans problème sur cette pièce.
Pour procéder à l’assemblage, il suffit alors de faire le procédé inverse du démontage.
Un autre élément qui est à noter est le bouton poussoir pour forcer la fermeture de la culasse.
Introduite dès le Colt 603 M16A1, Eugène Stoner n’était pas vraiment favorable à ce système, estimant que le fait de forcer sur un éventuel enrayage, en partant du principe que l’arme devait toujours être bien entretenue, était une mauvaise chose (pouvant alors empirer le problème, ce qui n’est pas faux dans beaucoup de cas).
Le levier d’armement n’ayant pas un mouvement astreint à celui du transporteur (en gros il ne bouge pas à chaque tir, il ne sert qu’à armer. Le levier d’armement ne peut pas effectuer un déplacement de l’ensemble mobile en avant, seul la force du ressort peut le permettre), le seul moyen de forcer la fermeture serait d’utiliser le doigt sur l’emplacement dédié.
En effet, à cause du fonctionnement même de l’arme, si l’ensemble mobile est pas dans sa position initiale, la partie arrière dépasse dans le tube de la crosse.
Le démontage manuel est donc même plus possible.
C’est pourquoi, juste pour prévenir les problèmes, de multiples stries ont été creusé sur la face latérale du transporteur, tout en ajoutant un bouton poussoir avec un embout plat.
En appuyant sur le bouton, l’extrémité plat vient alors appuyer sur les stries pour faire avancer le transporteur. En relâchant le bouton, l’embout plat “glisse” et se désengage. Et en appuyant de nouveau dessus, il va s’engager sur la strie suivante et ainsi de suite, jusqu’à ce que la fermeture soit complète.
C’est une introduction qui a été fait par pure mesure de précaution. Et pour une utilisation civile, le nombre de personnes ayant eu recours à ce bouton sont extrêmement rares. Dans le monde militaire, c’est peu fréquent.
Néanmoins ça reste une bonne assurance, et son ajout ne change que très peu le poids de l’arme, tout en n’étant pas encombrant pour l’utilisateur.
C’est ici que s’achève la présentation de l’AR-15. Introduite avec des concepts déjà avant-gardiste pour son époque avec de nombreux détracteurs, l’ingéniosité et la conception même de cette arme permirent à l’AR-15 de devenir une véritable référence mondiale dans le monde de l’armement.
Et malgré ce que peuvent dire les haineux, la bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe.
Rédigé intégralement par LostWar, aussi connu sous le pseudo Tanegashima et YakumoYukari.
Pour tout renseignement, me contacter directement sur le Topic des Tireurs Sportif du 18-25.
Pour commencer, je tiens à préciser que tout ce qui est cité ici est entièrement le fruit de ma mémoire personnelle. Cela veut dire que je ne vais pas pouvoir tous vous sourcer de manière précis, notamment parce que les informations présentes ici sont parfois tirées de livres ou de rapports (parfois officiels) et je n’ai pas tous retenus pour ce qui est de l’origine. Néanmoins, j’ai quand même pris la peine de vérifier mes propos avant de l’accepter comme étant les “faits”.
Donc vous pouvez considérer que les informations sont théoriquement fiable, même si bien sûr il peut y avoir des erreurs de ma part dans l’histoire.
-----
L’AR15, souvent appelé “The Black Rifle” à cause de sa couleur, arme symbolique représentant immédiatement les forces armées américaine est devenue aujourd’hui l’une des armes les plus répandues sur le marché civil mondial. Du moins si ces régions autorisent la vente d’arme semi-automatique, comme par exemple la France, les États-Unis etc. Un véritable choix incontournable, souvent considéré comme étant la référence à prendre si on veut choisir une arme quelconque. C'est aussi la plateforme qui gagne de plus en plus de popularité au sein des forces armées à travers le monde.
On voit alors souvent des gens dire “oui mais au final l’AR15 le fait aussi, voir même en mieux”. Et en règle général, ce n’est pas totalement faux.
Il faut ausssi savoir que l’AR15 est une plateforme très mature, ayant évolué pendant plus de 50 années consécutives, appuyé par les fonds du gouvernement américain mais aussi des fonds privées et autres dès l’expiration des brevets (détenu par Colt lors de la première vague de manufacture en masse).
Donc nous allons voir les choses de manière chronologique, et comprendre comment l’AR15 est aujourd’hui devenue une référence en matière d’armement individuel.
L’AR-15 tire sa source de l’AR-10, une arme à capacité de tir automatique chambrant des munitions de fusil classique (7.62x51mm OTAN). C’était un fusil assez innovant qui a été développé par Eugène Stoner et Jim Sullivan lorsqu’ils travaillaient dans l’entreprise ArmaLite (AR signifiant ArmaLite Rifle).
Prototype de l’AR10 |
Ce n’était pas une grande entreprise, même si c’était rattaché à la célèbre compagnie de Fairchild produisant des avions. Ils étaient surtout chargés de travailler sur des plans d’armes pour ensuite pouvoir les vendres à des fabricants tierces.
Ils avaient néanmoins une petite usine de production située à Hollywood, où ils faisaient leurs prototypes. Par exemple cet AR15 produite là-bas :
Après quelques années de développement, ils avaient pu arriver à sortir l’AR-10, mais ce de manière précipitée. En effet, une compétition était déjà en cours entre le T48 (nom de désignation du FAL Belge) ainsi que le T44 (nom de désignation du prototype de M14). Donc ils sont entrés dans la course en plein milieu, avec une poignée de prototype fonctionnelle.
À cette époque, le M1 Garand était encore le fusil d’infanterie classique en service au sein des forces armées américaines. Et il était bien entendu hors de question de continuer d’utiliser cette arme qui était déjà devenue obsolète depuis la fin de la seconde guerre mondiale, avec l’introduction du très symbolique STG-44 ou des autres armes comme le FAL (incluant son prédécesseur aussi développé par Dieudonné Saive, le SAFN-49) et l’AK qui commençait à pointer le bout de son nez en occident. Les français avaient leurs MAS-49. Bref, toutes des armes qui surpassaient le vieux M1 Garand.
Malgré un début très prometteur, avec une arme avec une conception peu commune (fabrication avec une carcasse en aluminum, pièces en matériaux de type synthétique et non en bois, système très léger), l’AR-10 perdit la compétition.
Le fusil était étonnamment contrôlable en rafale grâce à l’alignement de la crosse avec le canon, le tout de manière parallèle (nécessitant alors d’élever les organes de visée). Ils ont d’ailleurs profité de cela pour mettre le levier d’armement au-dessus et de créer une poignée de transport faisant office de hausse.
Cette configuration provoquait en revanche la chauffe du levier d’armement, ce qui mena alors par la suite à déplacer le levier d’armement derrière l’emplacement de la poignée de transport, comme on le voit aujourd’hui sur les AR-15 et dérivés classiques.
Les armuriers ayant pu tester les prototypes étaient en plus unanimes. C’était pour eux le meilleur fusil automatique jamais conçu. Une véritable merveille de l’armement individuel léger.
Malheureusement, le fusil n’était pas encore mature, en plus d’être entré tard dans la compétition.
Le canon de l’un des fusils explosa lors des tests à cause d’un canon de mauvaise qualité, qui avait été conçu à partir de méthodes encore jamais testés (alors qu’Eugène Stoner, celui qui avait dessiné et fait l’arme était absolument contre cette idée-là). Sans oublier l’assemblage hâtive des armes pour pouvoir être en quantité suffisante lors des tests.
Ce fut fatal pour l’AR-10, qui se retrouva éliminé d’office. Et ensuite il n’était plus qu’une question de politique. Jouant le jeu des lobbies ainsi que la carte du mensonge, Springfield Armory remporta la compétition avec leur T44 en faisant un poil mieux en condition arctique (simulant alors les conditions météorologique en Alaska) que le FAL. Et ce fut ainsi que le M14 devint le fusil de l’armée américaine.
Bien sûr, il y avait d’autres mensonges qui avaient joué en leur faveur. Comme par exemple en avançant le fait qu’ils pouvaient utiliser les chaînes de fabrication déjà présente pour le M1 Garand pour produire les M14 pour économiser les coûts de production. Point qui était faux.
Le M14 eut par la suite de nombreux problèmes sur les premières séries, notamment liés au traitement de surface qui était mal fait ou des mauvais choix (comme le chromage de certaines pièces). Au final, cela a mené à des cassures de pièces diverses et ci.
Dans l’histoire, il aura fallu alors plus de 10 ans et une centaine de millions de dollars pour adopter plus ou moins un M1 Garand avec un chargeur et destiné à tirer des munitions de 7.62x51mm OTAN. Ce que les italiens avaient réussi à faire en quelques années et pour moins cher sans gros problème avec leur BM-59 (oui, c’était une vraie blague ce programme).
Et l’AR15 dans tout ça ?
Ça arrive.
L’arme une fois adoptée en 1959, connue très vite son baptême de feu au Vietnam, où elle fût tout de suite mise à mal face aux variantes de l’AK(-47) Type III (le modèle le plus fréquent était notamment le Type 56 chinois, développé avec l’aide des russes. Le gouvernement chinois soutenait le régime communiste vietnamien) et le Vz 58 Tchèque.
Les américains n’avaient à ce moment-là que deux choix. La carabine M2, tirant la munition de .30 Carbine, totalement en-dessous de la 7.62x39mm standard du pacte de Varsovie et des chinois, ou le M14.
Il s’avérait que le M14 avait un gabarit encombrant et un poids non négligeable. Sans oublier la difficulté de contrôler l’arme en mode de tir automatique, mais aussi l’emport en munition qui était bien réduit.
Le 7.62x51mm OTAN pesant son poids, les soldats ne pouvaient pas délivrer le même volume de feu qu’une AK sur le champ de bataille. Ils ne pouvaient même pas tirer en rafale sans tout envoyer dans le ciel s’ils voulaient faire des tirs de suppression, la tactique de l’époque étant de saturer le plus possible les lieux pour que l’ennemi ne puisse pas bouger. Ce que les vietcongs arrivaient magnifiquement bien avec leurs AK.
L’arme était déjà à ses limites. Combiné à cela avec le climat qui mettait le bois à rude épreuve, ils ne savaient plus vraiment quoi faire, à part chercher un remplaçant.
Un haut placé de l’armée américaine demanda alors que le gouvernement américain se lance dans le développement d’une munition de calibre intermédiaire (les américains, toujours en RETARD. Si vous voulez savoir pourquoi, c’est très simple. Les britannique dès la fin de la seconde guerre mondiale, avaient pu développer le .280 British, dérivé de la .276 Pedersen qui était déjà très en avance sur son temps avec une balistique très similaire à la 6.8 Remington SPC. Mais bien sûr, les américains ne voulaient rien entendre alors que les britanniques avaient déjà leur EM-2, un fusil d’assaut bullpup très ingénieux couplé à une munition innovante qui était disponible. Les ricains voulaient à tout prix une cartouche en .30 minimum. C’est cela qui a mené à l’adoption du FAL, qui sera modifié pour devenir le L1A1 SLR en Grande-Bretagne, n’ayant pas le temps ni l’envie de continuer à prendre le retard, et vu qu’ils étaient forcés d’utiliser la nouvelle munition OTAN qui était le 7.62x51mm).
Parlant de la munition intermédiaire, je vais dans un premier temps aborder le sujet de la .223 Remington / le 5.56x45mm M193.
Il faut savoir que la conception de la munition peut se faire autour d'une arme ou inversement, l'arme peut être conçue autour d'une munition. La .223 a de base été conçu pour l'arme qui deviendra plus tard le M16 au sein de l'armée américaine. Cette dernière va d'ailleurs devenir le nouveau standard dans l'armement individuel en terme de munition intermédiaire (raison pour laquelle je commence d’abord par aborder la munition).
On va aussi en profiter pour clarifier quelques conceptions des choses erronés, comme par exemple l'usage du terme "calibre" à tort et à travers. Il faut savoir que ce mot a plusieurs définitions.
Le premier est le diamètre d'un cylindre ou d'un canon de fusil.
Jusqu'aux alentours du XIXème siècle, tous les fusils chambraient des munitions sphériques. Ces derniers étaient toutes identiques.
Lorsqu'elles étaient d'un calibre plus imposant, la munition était intégralement grossi pour être remis à l'échelle en fonction d'un vieux calcul, signifiant alors que toutes les munitions d'un calibre, par exemple de .70 pouvait tirer des munitions de calibre .70 quelconque. Ils étaient interchangeable.
Encore à l'époque, le calibre désignait directement les capacités d'une munition. Le plus gros calibre était forcément meilleur sur le point de vue de son comportement sur la cible. Mais il faut savoir qu'avec l'évolution le terme en lui même a changé de sens.
Avec l'introduction des projectiles Minié, le même poids de la munition ne voulait plus rien dire, de même que son diamètre car la forme en ogive modifiait de manière radicale les performances des projectiles.
Sans oublier l’introduction de la cartouche métallique, l'évolution de la poudre noire vers une poudre sans fumée à base de nitrocellulose qui fut un énorme progrès lancé en premier par les français et leur Lebel 1886 (multipliant par deux la portée et la vélocité des projectiles des armes de l’époque), les projectiles comme la balle D augmentant les performances aérodynamique et j'en passe.
Maintenant, calibre signifie surtout le type de munition qui est compatible avec certaines armes ou le type d'arme compatible avec certaines munitions.
Pour en revenir à la .223, Il faut voir les choses comme étant un système. Car en effet, il faut être sûr que la munition puisse être tirée dans une arme et que l'arme puisse utiliser la munition sans problème.
Ajoutant au fait, il faut que cette dernière soit durable dans le temps.
Le choix d'une munition ne peut pas se faire sur un coup de tête. Dans le cas d'un fusil que l'on va adopter pour un usage militaire, il faut prendre en compte les milliers si ce ne sont pas des millions d'armes qui vont être produit pour tirer la même munition. Et cette même arme devra être capable de fonctionner avec la même munition mais produite par d'autres compagnies. Pour le .223, le dernier point ne s'applique pas lors de sa conception.
Pour illustrer la difficulté du développement d'une munition, il faut savoir qu'une variation de 2 centimes dans la production de cartouche peut affecter de manière sévère le budget. Et sans oublier que ne serait-ce que modifier un facteur provoque un effet papillon à l'échelle d'un simple fusil pour le long terme. Augmenter la pression peut mener à une meilleure vélocité, mais aussi à une arme qui risque de s'user plus vite, la chambre qui sera soumise à plus de contraintes. Et il se peut que finalement la balle, malgré ses bonnes performances contre les surfaces rigides (pare-balles), soit au final mauvaise en terme d'efficacité une fois qu'il a touché une cible molle (une personne) suite à ce surplus de vélocité qui a influencé le comportement du projectile (c’est un exemple, pas une réalité là).
Mais pourquoi se faire chier à développer une nouvelle munition?
Les États-Unis avaient toujours utilisé une doctrine du tireur précis, touchant de manière précise des cibles à longue distance au coup par coup (ce qui explique pourquoi ils voulaient à tout prix garder une munition de calibre .30, alors que les rapports de combats montraient clairement que les engagements avaient lieu à des distances loin des 800 mètres dont on voulait obtenir avec le nouveau M14).
Or, il s'est révélé très vite que cette doctrine n'était vraiment adapté. Les combats à l'arme individuelle se faisait à des distances de moins en moins élevées. La puissance de feu résidait dans les capacités à délivrer le plus de balles possible, afin de saturer le champ de bataille. Ils ont bien vu à travers le STG-44 qu'avoir un simple fusil à verrou et être capable de toucher à 500 mètres, c'était bien. Mais en pratique, avoir la possibilité de délivrer des rafales depuis une arme d'épaule sur 300 mètres se révélait être d'une efficacité monstrueuse (comme je l’ai dis plus haut avec la carabine M2).
Les soviétiques vont s'en inspirer pour sortir leur AK, conçu pour remplacer les PPSh.
Les américains vont demander à ce que dans leur cahier des charges, que le projectile soit de calibre .22 avec une capacité de rester en vol supersonique sur plus de 400 mètres.
Et bien sûr, la munition devait être contrôlable en tir automatique tout en restant précise en semi-automatique.
Un autre point important était la nécessité de pouvoir percer des protections balistique à longue distance tout en ayant la létalité d'une munition de .30 Carbine tiré depuis un M1 Carbine.
Les premiers tests ont commencé à partir de modifications apportées à la munition de .222 Remington. C'était une munition prévue pour chasser des petites bêtes (varmint round). Mais ils vont lui apporter des améliorations diverses. Avec des chargements qui parviennent à lancer le projectile à des vitesses de plus de 1000m/s sur un simple projectile de 55gr afin de réussir à atteindre les performances données.
Il faut savoir que la .222 Remington était considérée comme étant une munition très prometteuse dès sa sortie, ce qui explique pourquoi ils sont partis de ça comme base.
Plus tard, plusieurs échanges de connaissances auront lieu. Le .222 modifié sera renommé .222 Special avant d'avoir le nom de .223 Remington. Beaucoup furent impressionnés par les capacités de cette munition.
Avec la .223 Remington, bien plus de tireurs sont parvenus à achever des tirs précis sur une cible. Conséquence directe d'une munition dans une plateforme plus facile à contrôler lors d'un usage militaire sous le stress et où il est plus aisé d’enchaîner les tirs..
La munition sera par la suite renommée le 5.56mm M193, qui sera utilisé pendant le Vietnam.
Contrairement à ce que certains croient, ce n'est pas dans le but de blesser. La preuve, cette munition s'est avéré être extrêmement létale à ses débuts. En effet, à des distances moyennes, les fragmentations que peuvent produire cette munition est impressionnante. Tellement que les soviétiques se dépêcheront de lancer leur programme de munition 5.45x39mm ainsi que leur AK-74. Munition qui sera surnommé "Poison" suite aux blessures qu'elles produisaient pendant la guerre d’Afghanistan.
Les avantages directs étaient le gabarit en comparaison avec le 7.62x51mm. Deux fois plus léger, deux fois moins encombrant, plus contrôlable, moins de recul, moins de bruit, meilleure capacité de pénétration sur des surfaces rigides métallique (le comportement des briques est différent de ceux des pare-balles), une trajectoire plus plane (comparé au 7.62x39mm de l’AK), une arme plus légère et de meilleure chances de toucher sa cible dans un engagement. En gros, le soldat pouvait emporter presque deux fois plus de munitions, délivrer une puissance de feu presque doublée au combat avec une excellente précision. Un atout de taille pour reprendre le dessus face à l’AK pendant la guerre du Vietnam.
La létalité est aussi meilleure contre les humains, contrairement à ce que certains pensent
"Une munition pour blesser", "pour caniche" etc. On disait la même chose pour le .30 carbine lors de la seconde guerre mondiale, ou même pour le .308 et toutes les fois où on est passé à une munition plus nouvelle qui était de taille plus réduite.
Un trou ne sera pas un trou dans l'armement individuel moderne.
Les différences de quelques millimètres dans une blessure n'auront presque pas d'importance en terme de létalité. On l'a bien vu, sinon on serait resté sur du .30-06. Ce qui compte, c'est le placement des tirs, ainsi que les effets du projectile dans la cible.
Une balle qui transperce de bout en bout un soldat n'a aucun intérêt. C'est ce qui se passe quand une arme n'est pas adaptée à sa munition, comme avec le 5.56x45mm M855 classique dans un canon de 14.5 pouces du M4 en Irak. La balle avait le problème de l'aiguille, car elle n'était pas suffisamment rapide pour se fragmenter ou provoquer un quelconque effet intéressant. Mais on reviendra là-dessus plus tard.
Prenons l'exemple du .308. Ce genre de munitions est extrêmement efficace pour la chasse pour la simple et bonne raison que les animaux ont des os plus dense, plus solide, avec des muscles plus épais, contrairement à nous, pauvre humains.
Or, pour nous entretuer, c'est une autre histoire. Le .308 va juste le transpercer de bout en bout sans délivrer toutes ses capacités dans la personne, ou dans certains cas juste être trop massif pour réussir à se fragmenter (les munitions expansives n’étant pas utilisées par l’armée américaine.
Or, avec une balle de 5.56x45mm qui pivote sur elle même ou qui se fragmente va énormément prendre de superficie en comparaison avec un simple trou provoqué par une balle solide qui traverse de bout en bout.
Suffit d'imaginer deux aiguilles, dont une bien rigide et l'autre plus frangible voir toute petite. L'aiguille, si elle traverse la main, ça sera rien (relatif). Or, si elle se fragmente, elle fera mal mais plus important, déchirera plus de muscles, plus de tissu humain.
Une balle qui se fragmente après être entré dans la chair, c'est plus de chance de détruire une fonction vitale. Plus de chance de tuer une personne ou au-moins de la neutraliser
Et surtout, vu le peu de recul produit par la munition, ce sera généralement une rafale (la munition a été conçue pour ça). Il ne sera pas rare que ce n'est pas une, mais deux balles qui entrent dans la personne, augmentant les chances de détruire les points vitaux. Car une balle, peu importe sa puissance, si elle ne détruit pas sur le champ un point vital, le soldat ennemi restera toujours une menace potentielle. Sinon dans le pire des cas, il faut réussir à le tuer en lui faisant perdre suffisamment de sang pour le neutraliser. Le mythe de la munition, est juste un mythe perpétré par les trouffions ne connaissant rien de l’armement individuel.
Pour résumer, chaque balle va entrer une partie du corps, pivoter (ou se fragmenter), et laisser une cavité définitive plus grande et restant dans le corps.
Le choc hydrostatique sera très grand, et les chances de détruire une fonction essentielle du corps humain est plus élevé. La transmission d'énergie est un point très important pour achever les meilleures performances en terme de balistique terminale. Car une balle qui s'arrête nette, c'est pas la même chose qu'une balle qui ressort.
La létalité est bien plus grande. Personne parmi les médecins doutent des capacités létale du 5.56x45mm. La balle poison comme je vous l'avais cité plus tôt avec le 5.45x39mm russe.
Cela résume plus ou moins le développement bien agité de la nouvelle munition. Et l’AR15 dans tout ça?
Il faut savoir que juste avant l’adoption du M14, il y avait déjà des recherches qui montraient que si jamais on prenait un AR-10, qu’on l'adaptait à tirer une munition de petit calibre, cette dernière était capable de délivrer une meilleure puissance de feu que le M14. Mais bien sûr, les complots ainsi que le lobbying vont l’emporter sur la raison. Alors que l’AR-15 venait à peine d’être sortie des usines, et que les tests s’étaient révélés être très prometteurs.
L’AR-15 allait donc partir à la poubelle. Jusqu’à ce qu’un jour, une personne qui fut très surprise des performances de l’AR-15, décida d’acquérir en tant que général de l’USAF, quelques dizaines de milliers d’AR-15. Mais la demande avait été rejeté, car le pays était en guerre (c’était déjà le début des années 60). Avoir deux munitions de fusil différent risquait de poser des problèmes logistiques (dixit en utilisant la munition de .30 Carbine qui ne servait à rien en service actif).
Mais au fil du temps, avec les rapports accablant que l’AR-15 serait une meilleure arme de service que le M14, des tests eurent lieu ainsi que des recherches.
Une petite quantité d’AR-15 avaient même été envoyé aux mains des forces spéciales dont les utilisateurs étaient extrêmement satisfaits.
La fiabilité des tests de comparaison furent au passage souvent remis en cause, favorisant de manière très lourd le M14. Je le précise pour expliquer un peu l’état d’esprit des hauts gradés ainsi que des personnes influentes, pour dire à quel point ils étaient anti-AR-15.
Au final, ce fut tout bêtement l’incapacité de Springfield Armory à produire des M14 en grande quantité qui mena à la demande officielle de cesser l'approvisionnement en cette arme. Et, le seul autre fusil qui pouvait être produit en grande quantité pour satisfaire la demande en arme en période de guerre était l’AR-15.
De base, c’était une arme destinée à l’USAF. Et ce point est important pour expliquer certains des premiers problèmes de l’AR-15.
En effet, peu de temps après l’adoption par l’USAF, les résultats très satisfaisant ont mené à une adoption à grande échelle de la plateforme. Or, les munitions au début avaient été produit à petite échelle dans des lots spécifiques (chose impossible à continuer à faire dès qu’on augmentait drastiquement la cadence de production). Combiné à cela les critères d’adoption des armes différente pour l’USAF qui se révèle être problématique pour l’US Army (qui adoptèrent l’arme en tant que M-16).
Nous allons donc faire un détour sur les fameux “mythes” du M16.
Déjà il faut savoir que le premier modèle de M16 n'est pas le M16A1. D'ailleurs la preuve, il y a le suffixe A1 derrière, de la même manière que le M1911A1.
Le véritable premier modèle, qui est la version réduite de l'AR-10 avait beaucoup de différences et s'appelait AR15 pour devenir après quelques modifications le Colt 601 (les brevets avaient été vendu à Colt). Le Colt 602 est le vrai modèle qui fut désigné M-16 mais avec l’écriture AR-15 encore présente dessus. Et enfin le XM16E1 et le M16A1 viennent juste après, avec le nom d'usine qui est Colt 603 (mais qui sera produit par beaucoup d'autres compagnies pour permettre d'atteindre les quantités demandées par le gouvernement américain).
Et contrairement à ce que vous pouvez penser, non le Colt M16A1, ni même le M16 était une mauvaise arme. Encore moins un tas de ferraille inutile servant de suppositoire pour s'amuser dans les douches.
Cela va vous étonner, mais il n'y avait que très peu de défauts dans le premier M16 en dotation massive. Beaucoup d'entre eux ont été corrigé très très vite (sur toutes les armes il y a des défauts de jeunesse).
Donc immédiatement, par réflexe, vous allez me sortir :
- Le M16 s'enrayait à chaque coup,
- Le M16 ne marchait pas,
- Personne ne les ramassaient,
- C'est de la merde.
Alors :
Le Colt 602 M16 s'enrayait bien après chaque coups. La première raison était l’absence de chromage interne dans le fusil. Effectivement, même si le chromage avait été introduit dans l’armée américaine après leurs très mauvaises expérience dans la guerre du Pacifique et en voyant l’efficacité du procédé sur les armes japonaise, l’arme n’était de base pas un contrat de l’US Army. Si vous avez bien suivi, c’était l’USAF qui avait commandé l’arme en premier.
Ajouté à cela que même si certains hauts-placés demandèrent à ce que la chambre soit chromée, les partisans du M16 répondaient que l’arme avait passé tous les tests avec brio dans sa configuration actuelle, et que ce n’était qu’un moyen de retarder encore plus son introduction au sein de l’armée américaine (esprit du complotisme très présent et pas non plus totalement injustifié). Les armes de l’époque étaient toutes assez traditionnelles, avec une fabrication classique en acier et en bois dans l’armée américaine. Une arme en aluminium avec des matériaux synthétique n’était pas vraiment apprécié par les plus conservateurs.
Le problème le plus fréquent était alors une chambre corrodée par l’humidité du climat tropical, augmentant alors l'adhérence de l’étui et rendant son extraction très compliqué.
Mais le plus gros du problème n’était pas totalement dû à l’arme, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent (en vrai ils ne le pensent pas, ils recrachent juste ce qu'ils ont lu sur internet sans chercher à en savoir plus).
Le véritable problème vient du fait qu'après l’adoption par l’US Army, la production des munitions allaient se faire auprès de plusieurs fabricants.
Or, à ce moment, quelque part dans la hiérarchie, une personne avait décidé d'économiser les coûts en munition en réutilisant les poudres sphériques de 7.62x51mm prévues pour les M14, alors que l'arme n'a été testé et approuvé qu'avec, et uniquement avec de la poudre Dupont IMR 8208M (4475 au début) et quelques variantes dans ces eaux là (il y en avait plusieurs, mais c’était toutes des poudres à combustion propre bien calibrées pour l’arme).
Car le M16 allant remplacer le M14, la demande en munition de 7.62x51mm allait être diminuée, et toute la poudre non utilisée devait être revendue ailleurs. Afin d'éviter cela, ils ont décidé d'accepter cette proposition après avoir fait des tests à l'arrache.
Durant ces fameux tests (organisés par des gens ayant eu le même niveau de compétence que ceux ayant fait le M14 vs AR-15, il ne faut pas l’oublier), ils se sont rendus compte de quelques détails qu'ils ont trouvé minime (alors que ça ne l’était pas, encore une fois il n'y avait absolument aucun ingénieur qualifié pour être en mesure de valider les résultats, et le personnel ayant développé le M16 n'avait jamais été mis au courant).
Parmi lesquels le plus important était la hausse significative de la cadence de tir, atteignant plus de 1000 coups par minutes à cause de la surpression développée par la poudre. C'était juste de la folie.
Une balle est propulsée par la pression émise par la combustion de la poudre, et cela monte à 4300 bar, une bouteille de propane par comparaison n'a que 2 bar de pression. Soit 2150 fois plus. On ne plaisante pas avec ce genre de détails.
En oubliant ces détails, ils avaient considéré que c'était un avantage car ils pouvaient tirer plus vite (comme je l'ai précisé, aucun personnel qualifié n'était présent lors des tests). Donc ils ont validé cette procédure de refourguer la poudre sphérique prévue pour les munitions de 7.62x51mm dans les 5.56x45mm qui allaient être donné au M16.
Du côté de l'arme, pour ne pas arranger le tout, la combustion de la poudre était souvent incomplète. Les résidus non brûlées étaient très nombreux (le Dupont IMR avait une combustion très propre). Ces restes encrassaient l'arme.
Le problème était amplifié à cause du mode de fonctionnement par emprunt des gaz avec tube abducteur. Après chaque tir, le gaz restant passe à travers un tube pour être soufflé dans l'ensemble mobile (qui comprend la culasse) afin de réarmer le fusil.
Avec ces poudres non adaptées, on injectait directement une énorme partie de ces résidus directement dans le coeur de l'arme.
Si on ajoute à cela le climat humide du Vietnam, cette crasse adhérait aux surfaces, rendant l'arme absolument incapable de faire quoi que ce soit (en combinant la chambre non chromée du fusil).
Cette idée reviendrait au même aujourd'hui que de fournir du mazout dans les derniers chars diesel pour économiser le prix du carburant.
Et ça ne s'arrête pas ici. Cerise sur le gâteau, une deuxième personne random dans la hiérarchie a décidé de ne pas fournir de kit de nettoyage (l'arme peut très bien fonctionner sans lubrification, encrassée aussi sur le court terme. Mais totalement encrassée non, ce n'est plus possible, surtout avec des résidus gluant). En disant (n'importe quoi) que l'arme était autonettoyante (chose qui n’existe pas), ils ont tout simplement fourni aucun kit d'entretien avec l'arme, ni même appris aux soldats comment entretenir le fusil.
Pour couronner le tout, les ingénieurs qui ont conçu de le M16 n'étaient encore une fois pas mis au courant.
Le scénario typique d'un soldat ayant reçu son M16 sans avoir jamais appris à l'entretenir, et avec des munitions inadaptées : il tire une cartouche, les résidus sont injectés dans le coeur de l'arme. L'encrassement se fait en à peine quelques coups et son arme est désormais inutilisable. Il se fait tirer dessus et pas de chance.
Cette décision a été considéré comme étant de la négligence criminelle. Mais encore une fois pas de chance, il n'y avait aucun coupable à désigner. Rageant n'est-ce pas? Pour seulement quelques dollars ils ont sacrifié la vie de conscrits et de militaires de carrière.
''We left with 72 men in our platoon and came back with 19, Believe it or not, you know what killed most of us? Our own rifle. Practically every one of our dead was found with his (M16) torn down next to him where he had been trying to fix it.'' - Un témoignage d’un soldat du corps des Marines que j’ai pu trouver sur le net.
Le cache-flammes en forme de bec de canard se prenait l'herbe et la boue assez facilement et sera remplacé par le “cage à oiseaux” type A1.
Un autre problème un peu plus important avec l'ensemble mobile chromé sur le Colt 602 était présent. Non seulement cela brillait à travers la fenêtre d'éjection (comme un miroir) quand la trappe d’éjection était ouverte.
Mais en plus le procédé de chromage se faisait à haute température avec un mauvais contrôle de qualité. Des cas fragilisation à l’hydrogène lors de l’application de ces traitements de surface, qui parfois masquaient en plus les imperfections du transporteur était présent. Cela avait comme conséquence directe la cassure du guide pour la goupille permettant le verrouillage de la culasse.
Sans oublier le chromage lui-même qui se révélait être mal appliqué probablement lié à la hausse de la cadence de production, avec beaucoup de cas où le métal était à nu car le chrome s’était effrité. Des pièces très mal chromés (notamment l’extracteur) se retrouvaient arrachés, empêchant alors l’extraction de l’étui après le tir.
Ce genre de problèmes s'étaientt aussi produit dans les premières versions du M14. Pour éviter ces problèmes, le modèle A1 recevra un ensemble mobile qui va être parkérisé. Mais contrairement au M16, ce dernier avait eu le temps d’être testé correctement sur ce point, alors que pour là les choses avaient été précipité pour être introduit au plus vite au combat.
En ce qui concerne la chambre, le chromage fut introduit pour le modèle 603 afin de réduire la friction entre l’étui et la surface de la chambre. Mais aussi pour éviter la corrosion des paroies (qui augmentait alors la friction de manière significative en milieu humide).
Le canon était sur un pas de 1/14. Cela était aux limites de la stabilisation du projectile de 55gr tiré par le fusil. Il faut savoir que le pas de stabilisation d'une arme militaire est différent de celui des armes civiles. Contrairement à ces derniers, les militaires recherchent une bonne stabilisation en vol mais une déstabilisation lors de l'entrée dans une cible.
Avec le pas de 1/14, la déstabilisation avait aussi lieu en vol en climat humide ou polaire. Ils vont ainsi passer sur un pas de 1/12.
Et petite histoire : les soviétiques ont accéléré le développement et la mise en service de la munition de 5.45x39mm en voyant l'ampleur des dégâts produit par le 5.56x45mm sous-stabilisé.
Ça se fragmentait sur un os, les éclats déchirait muscles et tissu sans aucun problème provoquant des blessures très sales et très graves. Ils ont considéré cela comme étant la nouvelle arme secrète des américains. Encore plus intéressant, les américains avaient classé les photos des corps ayant reçu des balles de 5.56x45mm comme étant un secret d’État pendant plusieurs années, pour ne pas montrer les effets dévastateurs aux autres (il faut savoir que des mises à jour de la convention de Genève allait arriver, et se faire bannir cette nouvelle munition était la dernière des choses qu’ils voulaient avoir au cul).
Dès que ces problèmes furent corrigés, les troupes ont très vite apprécié l'arme. Plus légère, plus contrôlable, extrêmement efficace.
N'importe qui pouvait contrôler cette arme en automatique
de manière correcte, délivrer des tirs de suppression, tirer un deuxième coup si le premier tir avait raté. Le canon fin était d'ailleurs tout à fait capable de fonctionner. Non il ne se tordait pas, mais pouvait se dilater en cas d'utilisation intensive en automatique (mais encore une fois, le groupement des tirs restait largement acceptable).
L'affirmation suivante sur les Vietcongs qui ne voulaient pas de cette arme est juste totalement fausse. Dès que les M16 étaient aussi délivrés aux vietnamiens (bien sûr, les problèmes furent corrigés entre temps donc ils n’avaient connu que le A1), il y aura carrément des vietcongs qui vont s'en acheter discrètement au marché noir, vendu par des militaires ou des gradés peu scrupuleux. Puis bon, s'il y avait bien une arme à ne pas ramasser, ce serait le M60 et non pas le M16.
Donc non, le M16 n'est pas de la “merde”. Le Cambodge et les Philippines s'en servent toujours aujourd'hui (oui, des modèles A1). La Corée du Sud va carrément produire le M16A1 sous licence (désignation Colt 603K, produit par Daewoo, et j'en ai vu moi-même pas mal là-bas). Ils ont décidé de faire cela après avoir reçu des M16A1 de la part des États-Unis pour les remercier d'avoir aidé durant la guerre du Vietnam, et l'arme était extrêmement appréciée (légèreté, précision, fiabilité).
Toutes les armes ont eu des défauts de jeunesse. L'AK-47 Type 1, l'AK-74, le M14, le L85A1 etc. ont tous eu des problèmes dans les premières versions. Si le M16 était si mauvais, l'AR-15 et ses dérivées ne seraient pas aussi populaires aujourd'hui (concrètement, en terme de concept, pas grand chose est différent. Même le nouveau H&K416F reste basiquement un M16 modernisé avec un mécanisme de réarmement à piston à manchon qui remplace le tube abducteur).
Après la fin de la guerre du Vietnam, quelques évolutions avaient eu lieu, notamment à l’échelle de l’OTAN. Il était en effet question d’introduire une nouvelle munition intermédiaire en tant que standard du traité.
Le cahier des charges avait évolué, ajoutant plus de critères au niveau de la pénétration des protections balistique, dont la qualité et la quantité avait beaucoup évolué entre temps.
Il était dans tous les cas évident qu’après le retrait de H&K ainsi que de ses munitions sans étui (le G-11 avec les cartouches de 4.7mm) et le retrait des britanniques avec leur prototype de XL64 en 4.85, que le seul concurrent était le 5.56x45mm.
Malgré tout, deux versions de la 5.56x45mm étaient disponibles. La XM777 américaine et le SS109 belge. Cette dernière avait été développé pour être utilisée dans le FNC, avec toujours dans l’esprit de ne pas se faire bannir la munition par la mise à jour de la convention de Genève qui était possible. Pour cette raison, ils sont parties sur une meilleure stabilisation du projectile avec un pas du canon plus rapide et un projectile plus lourd, tout en améliorant les performances balistique pour pouvoir toucher plus loin.
Les deux possédaient un noyau d’acier, qui jouent le rôle de pénétrateur tandis que le plomb aux alentours a pour but de conserver l’effet létal sur les cibles humaines.
Le problème restait que ce pas du canon plus rapide (1/7 étant l’optimum, pour pouvoir aussi stabiliser les projectiles traçantes du même type de munition, qui plus longs à cause des matériaux moins denses, nécessitent une meilleure stabilisation) devait mener à un changement de tous les fusils déjà en service au sein de l’armée américaine, mais aussi de certains autres pays qui étaient partis sur un développement autour du M193.
La XM777, qui permettait de conserver le pas de 1/12 du M16, et donc de ne pas changer les canons.
Mais, il était difficile de juger quelle munition était la meilleure. Les tests se faisant sur les fusils d’infanterie classique, il se passait qu’il était très compliqué de donner un avis sur le SS109 en tirant dans un M16A1 car les résultats allaient être très mauvais à cause de la mauvaise stabilisation.
Après des négociations, les belges avancèrent le fait que la production du SS109 allait être similaire à celui du M193, alors que le XM777 allait poser des problèmes au niveau de la production.
Par la suite, il s’avéra que l’argument était faux, et que la production du SS109 revenait bien plus cher que la production du M193. Mais les choses avaient déjà été décidé. Les américains adoptèrent le SS109 sous la désignation de M855, avec une charge de poudre légèrement supérieure.
Les américains, avec l’introduction de la nouvelle munition OTAN, devaient alors changer le canon de leurs M16A1 et toutes leurs armes en 5.56x45mm M193 en service actif. Ils décidèrent d’en profiter pour apporter des modifications sur la plateforme.
Comparaison entre le M16A1 et le M16A2
Le fusil d’assaut Colt M16A2 reçut plusieurs améliorations au niveau des matériaux utilisés. Le plastique du garde main ainsi que de la crosse a été modifié en matière 10 fois plus résistant comparé aux anciens M16, sur lesquels on peut d’ailleurs parfois voir des fissures au niveau du garde-main triangulaire ou au bout de la crosse. Le garde main est devenu circulaire et symétrique, ceux du M16A1 étant bien distinctes entre la pièce de gauche et la pièce de droite.
La hausse est devenue réglable en hauteur en plus de la dérive. Elle reçoit également des molettes ajustable avec les mains sans avoir besoin d’outil. Le système devient aussi intuitif que sur un M14.
De plus l’équerre de la hausse possède désormais deux trous de taille différente. Une grande pour le tir à courte distance, une plus petite pour le tir de précision. Certains vont néanmoins dire que le gros trou est trop gros et que le petit est trop petit au combat.
Sans oublier que ces molettes sont des points fragiles de l’arme pouvant se casser plus facilement. Et il n’y a pas vraiment de raison de devoir y toucher au combat, car le soldat était censé régler son arme lors des entraînements à la base,.
Des renforcements au niveau de la carcasse ainsi qu’un déflecteur de douilles devinrent standard, ce dernier étant bien pratique pour les gauchers.
Le cache-flamme ne possède plus de découpe à 6 heures, afin de ne pas soulever la poussière lors des tirs et montrer la position sans le vouloir.
D’autres détails mineurs présents, comme la forme du guidon, le calibrage du ressort de rappel etc.
Deux points noirs sont cependant présent lors de cette évolution. Le premier, assez mineur est la longueur de la crosse de type “A2” qui est plus longue. Cela posait problème pour les tireurs utilisant des pare-balles.
Mais un point plus important était le changement du profil du canon. Passant alors du canon “Pencil Barrel” qui était assez fin au canon de type A2, la raison était basée sur des interprétations non scientifique et infondées.
En effet, lors du passage des jauges dans le canon des M16A1, les armuriers remarquèrent assez souvent que cette dernière ne passaient pas totalement, signe alors que le canon était plus en règle (généralement ça voulait dire que c’était tordu).
Avançant alors le fait que la raison était obligatoirement le canon qui serait trop fin et que ce dernier serait tordu, probablement lors des entraînements avec les baïonnettes, ils décidèrent d’augmenter l’épaisseur uniquement sur les derniers centimètres.
Non seulement cela ajoutait du poids (et pas mal de poids ressenti à l’avant), il y avait désormais un point de fragilité sur le canon. En effet, la chauffe n’est désormais plus uniforme, le milieu devenant plus chaud que l’extrémité, ce qui est très mauvais.
Pour en revenir au canon de type A1, la simple raison pour laquelle la jauge ne passait pas était juste dû… à la crasse accumulée au niveau du port de l’emprunt des gaz, situé sous le guidon (viseur avant) triangulaire. Aucune torsion n’était donc présente. Mais le fusil avait déjà été développé et ils ne voulaient pas tous modifier. Donc ils décidèrent de laisser les choses ainsi.
Le M16A2 a aussi marqué l’introduction du mode de tir en rafale de 3 coups.
Utilisant un système de roue dentée, c’est un mécanisme assez simple qui était déjà présent dans la carabine Colt 605B.
Néanmoins son introduction reste critiquée. Même si la raison était que c’était pour éviter de voir les soldats qui videraient leurs chargeurs trop rapidement en mode automatique, comme on peut le voir dans des vidéos de la guerre du Vietnam, cela restait une solution physique irréversible face à un problème d’entraînement qui pouvait être pallié par une meilleure formation.
Les Seabees demandèrent d’ailleurs avec leur M16A3 le retrait du mode rafale.
Et enfin, la dernière évolution du M16 est le modèle A4, qui fut retiré assez récemment pour laisser sa place à la carabine M4.
Le concept de la carabine dans la famille des AR-15 n’est pas si récente que cela, avec les premiers modèles remontant jusqu’au milieu des années 60.
La dénomination commune de ces armes est le CAR-15 (Colt Automatic Rifle 15) Carbine, Commando ou SMG.
L’intérêt d’un tel système venait au début des équipages de véhicules, qui avaient besoin d’une arme plus compacte que le M16A1, mais avec une meilleure puissance de feu que le M3A1 “Grease Gun” (arme qui sera au passage utilisée par ces équipages jusqu’au milieu des années 2000 aux États-Unis).
Les évolutions furent nombreuses. Car contrairement à la croyance commune, les carabines Colt ne sont pas “juste” des AR-15 coupés. La modification nécessite bien plus de savoir-faire, notamment à cause du jeu de la pression des gaz.
Pour mieux comprendre ce problème, il faut se référer au fonctionnement même de l’arme.
L’AR-15 utilisant directement les gaz sous haute pression produites lors de la combustion de la poudre pour se réarmer, ces derniers sont extraites vers la fin du canon. Or, en raccourcissant ce dernier, le point d’abduction se retrouve plus proche de la chambre.
Mais, la munition reste la même, le 5.56x45mm M193 classique à charge normale. Et plus on se rapproche de la chambre, plus la pression sera importante. La carabine fonctionne alors sous une pression plus élevée, avec bien plus de contrainte. L’usure de ces armes s’en retrouve être accélérée. Larry Vickers dans un témoignage sur une de ses vidéos (ancien membre de la Delta Force) a précisé que même si son Colt 727 (version carabine du M16A2) était capable du mode de tir automatique (le sélecteur et les pièces prévues pour tirer en rafale étant présente), que son arme n’était pas prévu pour tirer en automatique, l’usant alors de manière extrêmement rapide.
Les premières versions courtes étaient basées sur les M16, ressemblant alors à ça :
La première version carabine était le 607 :
Par la suite, l’idée d’avoir une arme dérivée du M16 se développa, avec des requêtes de plus en plus importante pour une carabine AR-15. Avec bien sûr une demande pour avoir ne plus avoir les inconvénients, notamment au niveau de la prise en main et une meilleure balistique que le Colt 607.
C’est ainsi que la première arme se rapprochant le plus de la carabine M4 moderne apparût. Appelé le Colt 610 avec la dénomination officielle de XM-177. Bien souvent utilisé par les forces spéciales, c’est aussi le XM177 (ainsi que ses variantes comme le XM177E2 et ci) qui vont être appelés les “Colt Commando”.
La différence entre le XM177 et le modèle E2 ne se montre qu’avec l’ajout d’un moyen pour attacher un lance-grenades XM148 et une extension du canon, passant alors de 10 à 11 pouces pour remédier aux problèmes de performance balistique (qui étaient assez mauvaises dans ces armes).
Ces deux carabines possèdent de plus un cache-flammes assez long, permettant de limiter de manière significative le flash à la bouche du canon tout en atténuant légèrement le bruit perçu par le tireur (se rapprochant alors du son d’un M16 classique).
(on peut voir l’emplacement dédié à attacher le tenon avant du lance-grenades vu que c’est un cache-flammes de XM177 E2).
Les chargeurs de 30 cartouches étaient aussi plus courante dans les modèles courts, vu que les forces spéciales appréciaient assez bien l’augmentation de la capacité de leur arme. Néanmoins certains les évitaient, suite à de mauvaises expériences sur les premiers modèles de 30 coups qui étaient très peu fiables.Ce fût après avoir corrigé les problèmes de fiabilité et une augmentation de la quantité de ces chargeurs en circulation qu’ils devinrent officiellement standard dans l’armée américaine.
Autre chose à noter, parfois les modèles courts étaient produites à partir des pièces détachées disponibles. Ce genre de pratique était par la suite très courant dans le Tsahal en Israël, afin de gaspiller au minimum ce qu’ils avaient.
Encore plus intéressant, le “Menusar” était le surnom de la carabine M16 créée par les israéliens afin de rendre plus compacte les Colt M16A1 reçues durant la guerre du Kippour. Le canon avait été raccourci de manière professionnelle et la crosse modifiée par un modèle télescopique. Exemple:
Après la fin de la guerre du Vietnam, Colt se pencha un peu plus sur les modèles courts, décidant alors de sortir un modèle du M16A1 en version carabine.
Utilisant alors plusieurs configurations diverses (crosse fixe, crosse rétractable etc.), le modèle 653 utilisait un canon de 14.5 pouces, identique à la longueur de ceux des M4 actuels.
Avec l’introduction du M16A2, Colt continua d’offrir une gamme de carabines cette fois en 5.56x45mm OTAN (ogive de 62 gr, cartouche M855). Appelé le Colt 723, et par la suite 727 pour la version avec une découpe au niveau du canon pour accueillir un lance-grenades, l’arme ressemblait à cela :
Une petite quantité avait été acheté par le gouvernement américain, notamment pour doter les forces spé. L’arme était globalement très appréciée, mais la portée était médiocre, atteignant environ 200 mètres en pratique, à cause du couple canon / munition qui était mauvais. Ce qui ne l’empêcha tout de même pas d’être employé au Moyen-Orient comme en Irak ou au Panama et ci. On voit d’ailleurs cette carabine de manière très fréquente dans Black Hawk Down.
Les armuriers avaient par contre beaucoup de mal à garder les modèles carabines à la hauteur des demandes des forces spé, qui voulaient les nouveaux accessoires sur le marché (comme des viseurs point-rouge, etc.) mais aussi parce que les armes subissaient pas mal d’usage intensif, nécessitant le remplacement des pièces. Mais c’était une série tout de même relativement limitée.
Le gouvernement américain demanda alors à Colt de produire une version carabine ayant le plus possibles de pièces en commun avec le M16, afin que ces derniers soient interchangeables entre la version carabine et le modèle fusil. Ce fut come ça que le programme du XM-4 débuta, qui aboutît alors à une arme ayant 80% des pièces qui étaient compatibles avec le M16A2.
Une fois que la carabine M4 fût introduite, des problèmes commencèrent à apparaître. Durant la guerre du Golfe et en Irak par exemple, beaucoup de personnes se plaignaient du manque d’efficacité de la munition de 5.56x45mm. Ils se mirent alors à critiquer la munition dans sa globalité, et le mythe de la munition prévue pour blesser et non pas pour tuer commença à apparaître. Des cas où des personnes se prenant plusieurs balles mais continuant de combattre était fréquent.
Cela était directement lié au couple munition / arme qui ne correspondait plus. Avec le canon de 14.5 pouces, la vélocité des munitions se retrouvait être réduite.
Or, le M855 était très dépendante sur la vélocité pour être létale. Sans oublier que l’effet de fragmentation avait été réduit, pour être rendu plus “humain”.
Pour la petite histoire, les suisses lors du développement de la nouvelle GP90 (qui n’a rien à avoir avec la première GP90 possédant une charge partiellement composée de poudre noire) avaient décidé de supprimer l’effet de fragmentation et de stabiliser au maximum la balle. Les effets létales d’une balle de ce type ayant lieu de manière optimale lorsque le projectile se déstabilise, les armées en général voulaient alors une balle juste assez stable pour avoir une bonne trajectoire mais se déstabilisant immédiatement sur sa cible pour se fragmenter / pivoter etc.
Les suisses, voulant rendre les choses plus “humains”, décidèrent créer une balle très stable (chose normalement faite pour les fusils de précision et non pas les fusils d’infanterie) et sans effet de fragmentation ou autre.
Cela avait amené à un couple arme/ munition ayant une précision excellente ( Le F ass 90 est réputé justement pour sa précision au passage, et le SIG 550 tireur d’élite est considéré comme un concept très avangardiste car le concept du fusil de précision utilisant une munition intermédiaire commence aujourd’hui à apparaître, des années plus tard dans beaucoup d’armées en service régulière si on exclue le Mk 12 SPR qui était en service limité).
Pour revenir à la M855, le manque de vitesse provoquait des performances balistique plus faibles, de même que son pouvoir létal qui se retrouvait être diminué, avec des balles qui faisaient l'aiguille (transpercer et entrer dans le corps sans rien faire).
Incluant aussi l'évolution sur le champ de bataille, où les lunettes de visée commençaient à être plus fréquents et le milieu désertique favorisant les engagements à longue distance. Donc on se retrouvait à tirer aux distances limites de la munition mais en plus avec une vélocité réduite. Cela ne pouvait que poser des problèmes.
Pour remédier à ces défauts, plusieurs munitions différentes apparurent sur le marché. Notamment des munitions de 5.56x45mm, mais avec une conception différente. Le M855 A1 par exemple, qui est la version améliorée combinant un pénétrateur en acier au-dessus d'un coeur en cuivre plus mou, afin d'avoir le meilleur des deux effets, la pénétration et la létalité contre des cibles humaines. La munition provoquait par contre plus de pression et usait l'arme plus vite. La pointe en acier avait aussi pour effet d'user d'autres pièces comme la rampe d'alimentation (voir au-début quand j'avais parlé de ces problèmes en rapport avec la difficulté à développer une munition où un petit changement pouvait avoir beaucoup de répercussions).
La Mk262, une munition de fusil de précision (Mk.12 SPR) très précise de base prévue pour tirer sur des distances plus longue, s'était révélée être très efficace sur des cibles toutes les distances depuis une carabine comme les M4 grâce à sa conception à pointe ouverte. Il était alors possible de voir des soldats garnissant leurs chargeurs avec ces cartouches de précision.
De même avec la Mk 318 d'une conception similaire. Contrairement aux munitions creuses, la pointe ouverte se différenciait par le fait que l'ouverture permettait d'augmenter les capacités de fragmentation et non pas à donner une capacité expansive de la balle.
De plus cette architecture “open-tip” avait tendance à augmenter la précision.
Une autre spécificité de la Mk 318 était qu'elle reprend les composants de la M855 A1 en terme d'usage de pénétrateur en acier interne pour une meilleure capacité de pénétration.
La carabine M4 se retrouva être de plus en plus souvent être utilisée avec le fusil d’assaut M16A2 et ensuite A4. Par la suite la carabine M4 devint la M4A1, capable de tirer en rafale libre et possédant de série une optique de combat M68 CCO (Aimpoint Comp M2). Les performances des nouvelles munitions étaient de plus assez satisfaisant. Et cela mena au final au remplacement de tous les M16A4 par la carabine M4A1 qui devint ainsi l’arme de dotation standard de l’armée américaine.
À la place du M16A4, voir même de la mitrailleuse légère (M249 SAW notamment), l’idée de remplacer ces systèmes par un fusil automatique à capacité de tir soutenu et en même temps ayant une bonne précision est en cours d’étude. Avec notamment l’introduction du M27 IAR, et une demande pour avoir la même arme mais dédiée au tir de précision. En effet, les études menés sur le terrain montraient de manière unanime au sein des personnes entraînées que l’effet de suppression était bien meilleur avec des tirs précis plutôt qu’avec un volume de feu élevé mais plus dispersé. De plus, le fait que ce soit la même plateforme permet d’échanger des éléments importants, comme des chargeurs entre les membres d’une même escouade. La qualification sur une arme et l’entraînement est aussi facilité.
Un autre point intéressant à aborder est l’avènement de la plateforme AR15 avec un piston remplaçant le tube d’emprunt des gaz.
Eugène Stoner avait lors de la conception de l’arme décidé de placer un tube abducteur facilement remplaçable et peu cher (de l’ordre du centimes) qui faisant en plus office de fusible. En cas de chauffe trop importante de l’arme, c’était cette pièce qui allait se détruire en premier, évitant alors une arme totalement inutilisable (explosion du canon).
Mais certains n’appréciaient pas l’idée que les gaz soient directement soufflée sur l’ensemble mobile.
Néanmoins, il est important de préciser que le système Stoner possède des différences face aux autres mécanismes utilisant un tube abducteur classique avec emprunt des gaz.
Contrairement au Rossignol ENT, MAS-49 voir les armes appelés “système Ljungman” en référence au mécanisme de l’AG-42 (alors que c’était de base français), le système Stoner ne souffle pas directement les gaz sur la face de l’ensemble mobile.
Le système Stoner est fait en sorte à ce que la partie arrière de la culasse agisse en tant que piston (expliquant alors la présence de joint pour les gaz et l’architecture globale du transporteur et l’appellation piston interne à l’ensemble mobile).
Système classique où le gaz est soufflé sur l’ensemble mobile :
Les premiers problèmes avaient impliqué ce mécanisme. Mais ce n’était pas totalement vrai, ce système avait juste amplifié le problème. En effet, avec les poudres non adaptées (comme je l’avais dit en parlant du Colt 602 et son début difficile) qui étaient injectés dans le coeur du système mécanique, les problèmes se retrouvaient être plus importantes.
Malgré tout avant la résolution du problème de la munition, plusieurs compagnies (Colt, Rock Island Armory qui était lié au gouvernement et Olin Winchester) se penchèrent sur le problème.
La proposition de Colt était alors le modèle 703 :
Ayant probablement servi de grosse source d’inspiration pour le très bon fusil d’assaut Daewoo K2 coréen
C’était un mélange de l’AR-15 avec un piston de système d’AK. Mais dès la résolution du problème de la poudre, le projet fût très vite oublié. Du moins, jusqu’à ce que l’idée remonte à la surface.
Deux types de mécanismes remontèrent alors à la surface. Piston à course longue, où ce dernier se déplace à une distance supérieure ou égale à celle de la longeur d’une cartouche (mécanisme type “AK” pour simplifier) :
Et le mécanisme à course courte avec un piston à manchon où la distance de déplacement du piston est inférieur à la longueur d’une cartouche :
Connu pour être adopté à grande échelle dans le SVT-40, le Gewehr 43 mais aussi le FAL, ce système se distingue par le fait que le piston ne bouge que d’une petite distance, diminuant alors la masse en déplacement après le tir (et directement limitant les déplacement du centre de gravité). La torsion du canon se retrouve être moins sévère (les gaz ne tentent pas de pousser un énorme piston sur toute la partie supérieur du canon et que ce tube est monté en parallèle).
Les gaz ne servent qu’à donner un coup violent sur le piston, qui va alors frapper brutalement le transporteur. L’inertie par la suite va se charger de propulser l’ensemble en arrière, permettant d’extraire la cartouche usée et chambrer la munition suivante.
Dans le deuxième cas, le point de contact avec le piston ayant lieu en haut du transporteur
(ce n’est plus destiné à faire passer les gaz mais uniquement à se faire frapper par le piston), le déplacement de cette pièce n’est plus linéaire
(linéarité avec l’emprunt des gaz direct).
La partie inférieur peut alors parfois gratter le boîtier de l’arme (effet levier, mais je ne me rappelle plus du terme précis pour parler de l’action d’une pièce percutée en haut et qui va alors faire pencher l’ensemble vers le bas).
Le premier système (piston à course longue comme sur le Colt 703) a été popularisé avec certaines armes comme ZM LR300. À la manière du Daewoo K2, la présence d’un piston long permettait alors le montage d’un ressort de rappel au niveau de ce dernier. Ainsi, on pouvait mettre en place des crosses pliantes sur les AR-15 (chose impossible à faire normalement, car la crosse ou le tube de crosse sert à abriter le ressort de rappel ainsi que l’amortisseur).
Le ressort vient se loger autour du tube. Et chaque fois que l’ensemble mobile recule (avec le piston qui est solidaire avec le transporteur), le ressort est compressé. Puis une fois arrivée en fin de course, ce ressort de rappel autour du tube va se détendre, faisant revenir tout le système à son point initial. De cette manière, il est possible de ne pas avoir de crosse fixe.
L’autre système avec le piston à course courte est devenu très populaire avec le H&K 416.
Pour remonter à la source du mécanisme, il faut aller voir l’AR-18, développé par Eugène Stoner après avoir vendu le brevet de son AR-15 à Colt (voir ArmaLite en bref au début).
N’ayant plus les droits pour utiliser les composants de sa précédente invention, il mît au point une arme différente, qui fût l’AR-18. Utilisant un système de piston à manchon, le succès ne fut pas vraiment au rendez-vous.
Le piston n’étant pas solidaire avec l’ensemble mobile comme pour le FAL, l’utiliser pour abriter un ressort de rappel n’était pas possible car le piston serait le seul impacté. Mais voulant tout de même une crosse pliante, il casa simplement deux ressorts de rappels télescopés dans l’ensemble mobile.
L’arme ne fût par contre pas oubliée. Et pour comprendre pourquoi cela aurait un lien avec l’AR-15, il faut savoir que lors de la chute du mur de Berlin, l’ancien RFA qui était sur le point d’adopter le G11 ne pût investir dans une arme qui allait coûter aussi cher que la réunification elle-même. À la place, ils décidèrent de prendre un choix économique, qui fût le G36. C’était essentiellement un AR-18 dans une carcasse en polymère.
Ce même mécanisme fût aussi repris dans d’autres armes, comme le L85 et ci.
Ce qui se passa avec H&K était que les forces spéciales demandaient un AR-15 avec un canon court, capable de monter un modérateur de son.
Des études étaient déjà en cour auprès de NSWC Crane et leur Mk 18. Mais il était évident que mettre en place un AR-15 court (moins de 14.5 pouces de longueur de canon) mais en plus capable de monter un modérateur de son était complexe à cause du changement de la pression et de l’augmentation de la courbe de pression.
Pour mieux comprendre, il faut savoir que la courbe de pression d’une arme à feu n’est pas linéaire. Plus on se rapproche de la chambre, plus la pression dans le canon va augmenter de manière exponentielle. Un canon de 10 pouces va s’user énormément de fois plus vite qu’un même AR15 avec un canon de 20 pouces.
Sans oublier qu’en rapprochant la position du tube de la chambre, on fait face à plus de résidus de poudres non brûlées (ce qui devient normalement le flash lumineux en fin du canon, ces mêmes éléments vont être directement envoyés dans l’ensemble mobile, contribuant à accélérer l’encrassement). Avec un système à piston à manchon comme l’AR-18, FAL etc. les gaz ne sont plus en contact avec le transporteur mais uniquement avec le piston externe (le système Stoner est appelé piston interne à l’ensemble mobile) avec l’excès de gaz qui est rejeté dans la nature.
L’usage d’un modérateur de son amplifie d’autant plus la pression des gaz, ce qui donc est très problématique dans l’ensemble. Ce problème est automatiquement corrigé avec le piston à course courte.
Enfin, le tir en automatique est moins problématique avec un système à piston, surtout avec des canons aussi court.
Ces avantages font que le H&K 416 avec son canon court est très apprécié par les forces spé qui avaient besoin d’une plateforme AR-15 compacte, avec parfois l’utilisation de modérateur de son.
Par la suite, les quelques avantages du système à piston, notamment la régulation facile du débit des gaz pour un usage avec des munitions subsoniques, avec un modérateur de son etc. vont faire que toutes ses versions vont se populariser.
Il est donc intéressant de noter que le H&K416 F de l’armée française, en ce qui concerne la version classique ne possède que peu d’avantages face à un AR-15 de bonne qualité lambda. Surtout lorsque le remplacement d’un piston est bien plus complexe que le fait de changer un simple tube (qui ne requiert aucun outil spécial) et que le piston peut être un point de fragilité (cassure). Les avantages étant surtout pour ceux qui ont besoin d’une plateforme modulaire. Mais en soit, je ne suis pas un spécialiste militaire.
Comment l’AR-15 est devenue l’une des armes les plus populaires du marché civil dans les pays autorisant leur possession ?
Colt lors de la production des M16 mît en circulation le modèle SP (Sporter). Ces fusils étaient des M16 mais incapables de tirer en mode automatique (car la découpe pour accueillir les pièces voir même pour permettre ce fonctionnement en rafale étaient absentes). Mais leur succès fût très mitigé. Le marché civil étant encore très attaché à leurs armes plus classiques (dérivé du fusil traditionnel, en bois et en acier). Sans oublier que beaucoup voyaient le petit calibre comme étant une munition inadaptée pour autre chose que du loisir.
Mais, avec le temps ces armes devinrent populaire. En effet, les qualités de la plateforme commencèrent à être de plus en plus connues (légèreté et ergonomie). Et au fil du temps, pour mieux satisfaire la demande, de nombreux accessoires apparûrent sur le marché.
Dès la fin du brevet de Colt, les AR-15 commencèrent à être produites par de nombreuses compagnies (et ce même en Russie aujourd’hui). Cette popularité avait pour origine la facilité à travailler sur la plateforme AR-15, qui prouva l’aisance à la rendre modulaire. Ce qui fût encore plus vrai avec l’arrivé des rails de montage.
Très facilement modifiable, avec un marché de pièces détachés et d’optiques voir d’autres choses trouvables sans difficulté, sa popularité ne pouvait qu’augmenter. Ce phénomène avait commencé à prendre de l’ampleur dans la période post 11 septembre 2001, où de nombreux constructeurs avaient commencé à entrer sur le marché.
En effet, une arme généralement peu connue (excepté par les joueurs de Battlefield Bad Company 2 et ci), le prototype XM8 fût responsable de la montée des plateformes réglables et modulaires. Même si d’un côté on pourrait parler du système Stoner 63 (aussi développé par Eugène Stoner), le XM8 reprenant un concept similaire fût le précurseur des armes comme le Magpul Masada (Remington ACR), le FN SCAR ainsi que le MSBS Radom, CZ 805 etc.
Introduite à une époque où la customisation se limitait encore qu’aux rails picatinny, de nombreuses idées novatrices étaient présentes dans cette arme.
Même si l’arme en soit n’était qu’un G-36 modifié (avec des pièces mécanique interne de taille plus réduite et peu d’interchangeabilité) dont l’aspect esthétique avait été conçu par des constructeurs automobile (dans une coopération avec H&K), la précipitation et l’apport négligeable sur le M16 et la carabine M4 déjà en service actif eût raison de cette arme, dont des défauts de jeunesse étaient encore présentes (pour rappel, l’AR-15 et ses dérivées avaient eu le temps d’évoluer pendant plus de 50 années).
Toutefois, de nombreux concepts présents dans cette arme marquèrent le marché, et ce même de l’AR-15. Le plus notable aujourd’hui est le concept du point d’attache, qui est le précurseur du système M-Lock et Keymod d’aujourd’hui. Les trous ovales dans le garde-main mais aussi à 12 heures, là où la lunette du XM8 est montée, servait d’ancrage pour y attacher des accessoires, sans s’encombrer de rails non utilisés. Ce genre de système était déjà présent pour le montage des lunettes des fusils de chasse de H&K.
L’arme n’avait à l’époque aucune chance de prendre le dessus sur le M16 et la carabine en service. Mais, le XM8 avait pu servir d’élément déclencheur pour que des constructeurs encore plus récents, parfois des anciennes entreprises dans l’aéronautique s’inscrivent sur la longue liste des compagnies dans l’industrie de l’AR-15.
Avec l’arrivée sur le marché de toutes les possibilités de modification de l’arme, la plateforme AR-15 a pu réussir à s’offrir une place absolument indétrônable dans l’industrie de l’armement.
L’évolution est très flagrante aujourd’hui.
à une arme de guerre
De compétition
De chasse
Ou juste de loisir.
Le fonctionnement et les éléments notables de l’AR-15.
L’AR-15 est une arme révolutionnaire. Néanmoins il faut savoir que comme toutes les armes, de nombreux éléments sont issus d’autres armes plus anciennes.
Nous allons déjà donc décortiquer le fonctionnement de l’AR-15 et analyser les pièces en question pour mieux comprendre ce point-là.
Pour commencer, voici un aperçu général de la carabine M4A1 (image tirée de World of Guns) avec un sélecteur de tir à 4 positions (sureté, semi, rafale limitée et rafale libre).
État initial de l’arme avant la mise à feu, vue de l’extérieur :
Le fait de tirer le levier d’armement va permettre d’engager la cartouche suivante.
Alors que la cartouche est poussée dans la chambre, la tête de la culasse va se retrouver en contact avec la paroie de la chambre.
Cette tête de culasse, guidé par une goupille (voir en haut à droite, avec la tête de goupille rectangulaire) va faire une rotation, pour que les “crémaillères” de la culasse soient alignés avec les crémaillères de l’extension de la chambre.
(la pièce de droite, normalement fixée sur la chambre).
Ce système a pour origine lointaine le fusil à pompe Fosbery de 1891 :
Utilisant une tête de culasse à tenons multiples
venant s’insérer directement dans la chambre, et où en fin de course cette dernière sûbie une rotation de force (principe de la tête rotative) :
Mais bien plus intéressant est le fait que ce mécanisme de culasse à tête rotative a été réutilisé dans la Lewis, mais aussi la Johnson 1941.
Eugène Stoner ayant eu des liens rapprochés avec Melvin Johnson, il est alors certains que la culasse de l’AR-10 (et par extension l’AR-15) soit directement basé sur ce mécanisme.
(Culasse de l’AR-10 en haut, Johnson 1941 en-bas).
Lors de la pression sur la détente
Le marteau se retrouve être relâché
Le ressort va alors le forcer à se lancer contre le percuteur.
Note : il faut savoir que le percuteur n’est qu’une aiguille qui est montée à l’intérieur de la culasse.
Une fois insérée :
Le percuteur n’est au passage, contrairement à certains AR-10 ou d’autres armes en général comme l’AK, pas sous la tension d’un ressort. En effet, l’inertie seul ne suffisant pas à détoner l’amorce des cartouches, il n’est pas nécessaire d’en monter (le percuteur ne pèse que quelques grammes).
Après la mise à feu, la balle va quitter le canon. Mais, la culasse étant encore verrouillée (les crémaillères étant alignés avec les tenons de la culasse), cette dernière ne peut pas reculer tant qu’elle n’aura pas faite une rotation pour être désaxé.
C’est là que le tube d’emprunt des gaz (la pièce située au-dessus du canon) entre en jeu. Absorbant une partie des gaz émises lors du tir, ces derniers sont directement projetés sous haute pression dans le transporteur.
Les gaz vont alors se mettre à vouloir s’échapper à l’arrière. Mais la partie arrière de la culasse, jouant le rôle de piston, va garder les gaz de manière hermétique, forçant alors à tout l’ensemble à se déplacer en arrière :
Ce n’est donc pas le transporteur qui sert de piston en son intégralité, mais la culasse qui joue aussi un rôle de piston. Les gaz sont donc essentiellement évacués vers l’arrière, diminuant alors l’encrassement dans les zones sensibles de l’arme (contrairement au mécanisme du MAS-49 par exemple).
À cause de la conception même du transporteur, la culasse ne peut pas reculer d’elle-même. En effet, il faut qu’elle subisse une rotation.
On peut voir le guide de la goupille servant à verrouiller la culasse étant aussi sollicité pour le déverrouillage.
Le transporteur va ensuite reculer, poussant au passage de force le marteau en arrière.
Le marteau est ensuite saisi par le séparateur.
Cette pièce permet de garder le marteau en arrière. Et à cause de la disposition même des pièces, le relâchement de la détente va permettre le retour à la position initiale du marteau (c’est-à-dire la position avant le tir).
Ce sont les seules pièces impliqués dans le mode de tir en semi-automatique.
Dès le passage en automatique, des différences sont présentes. En effet, le séparateur (la pièce qui vient saisir le marteau après le tir, monté au-dessus de la queue de détente en gris clair) n’est désormais plus sollicité. Il est même bloqué, incapable de fonctionner.
La nature même du montage du séparateur (sur un ressort) et le fait que le sélecteur de tir est binaire (position on, où le séparateur peut se relever et off où le séparateur est plaqué et exclue du système mécanique) sont des éléments faisant qu’il peut être activé ou désactivé.
Et à la place c’est la gâchette automatique qui joue le rôle de retardateur du marteau. En effet, il est nécessaire de faire en sorte que le marteau ne “suit” pas le transporteur juste après le tir. Si immédiatement après que le marteau soit mis en arrière, que cette dernière suivait l’avancée du transporteur, il manquerait d’inertie à cette pièce pour pouvoir mettre à feu l’amorce. Ce n’est pas une méthode fiable, sans oublier que si la tension du ressort est augmenté, il y aurait alors une chance que la cartouche soit mise à feu avant même que la culasse n’ait le temps d’effectuer la rotation pour se verrouiller. Provoquant alors une énorme surpression et envoyant tout le transporteur en arrière de manière brutale, et pouvant détruire partiellement (voir totalement) la tête de la culasse.
La gâchette automatique est cette pièce :
Actionnée par le transporteur aussi. Lors du passage en mode automatique, cette pièce est rendue disponible.
Monté sur un ressort :
La pièce effectue une légère rotation dès qu’elle n’est plus en contact avec le transporteur. Cet élément est important, car c’est ici que le marteau va venir s’accrocher.
Et dès lors que le transporteur sera dans sa position initiale (la culasse est donc déjà verrouillée, le transporteur ne peut être dans sa position initiale si la culasse n’a pas déjà effectuée une rotation), la partie arrière du transporteur va agir sur la gâchette automatique.
Si vous avez bien suivi, le marteau étant sous tension et la gâchette automatique n’étant désormais plus dans l’encoche car elle a repris sa position initiale, il n’y a plus rien qui retient au marteau à aller frapper contre le percuteur.
Comment fonctionne le système de limiteur de rafale ?
Le système de tir en rafale limité remonte déjà à plusieurs années. Développé au milieu des années 30, la Breda PG fût la première arme utilisant un tel système.
Permettant alors de tirer des rafales de 4 coups, le nombre de production fût assez limité.
Plusieurs variantes différentes pour ce mode sont présents, et c’est pourquoi je ne vais pas tous les détailler. Néanmoins, on peut caractériser le mode de fonctionnement en rafale de l’AR-15 comme utilisant une roue dentée. En effet, d’autres méthodes comme un ensemble mobile, une chambre rotative ou une barre dentée peuvent être utilisés pour créer un mécanisme de tir en rafale limité.
Il faut noter que le mode de tir en rafale limité sollicite à la fois un séparateur monté au-dessus de la détente comprenant deux crochets (contrairement à un seul pour le mode de tir en semi-automatique). Un crochet va être destiné à retenir le marteau après, et uniquement après les trois coups (pour être accroché comme en mode semi-automatique) et le deuxième crochet de droite sert à ne permettre la rotation du pignon que dans un seul sens de manière indépendante au marteau (en sens horaire vu d’ici).
Contrairement au FA-MAS, il n’y a qu’une seule roue dentée qui fait tout le travail. Les deux crochets sont solidaires et fabriqués dans un seul bloc d’acier.
En plus du séparateur, la gâchette automatique est aussi utilisé lors du tir.
En effet, après le tir le transporteur se déplace en arrière, laissant alors pivoter la gâchette automatique pour pouvoir saisir le marteau qui va être abaissé. Mais au même moment, on peut remarquer que le pignon se déplace sur le même axe et à la même vitesse de rotation que la base du marteau. Le pignon ne peut pas tourner de manière indépendante (un peu comme sur un vélo, on peut pédaler en arrière sans actionner les roues mais dans le sens normal on est bloqué par la liaison avec la roue).
Lorsque le marteau repart frapper le percuteur, on peut alors remarquer une chose. Le deuxième crochet du séparateur empêche la rotation dans le sens horaire.
Le marteau n’est quand à lui, toujours indépendant et fonctionne comme en mode rafale normale.
Ce qui se passe après le troisième coup est par contre particulier. Le fameux pignon (ou roue dentée) possède en effet une dernière encoche qui est plus profonde que les autres.
Dans cette situation, le séparateur est encore plus abaissé vers la droite que d’habitude, laissant alors le crochet de gauche saisir le marteau (en plus d’avoir la gâchette automatique qui le retient en arrière, vu que c’est une combinaison avec le mode automatique libre).
Une fois la gâchette automatique en position initiale, elle relâche le marteau, mais ce dernier est toujours retenu par le séparateur, à la manière d’un tir en mode semi-automatique. Cela est lié au fait que le crochet de droite est abaissé très bas pignon avec encoche plus profonde). Et vu qu’il est monté sur la même pièce que le séparateur, ce dernier va alors être aussi abaissé.
À la manière d’un tir en mode semi-automatique, il faut alors obligatoirement relâcher la détente pour que le marteau soit de nouveau retenu par l'extrémité de la gâchette standard (pièce qui dépasse au-dessus de la détente)
et non pas par le séparateur..
C’est le fonctionnement de manière résumée d’un AR-15.
Le démontage sommaire est au passage tout aussi simple. Il suffit en de seulement retirer une seule goupille située à l’arrière de l’arme.
L’arme va alors pouvoir être cassée. Il suffit alors de retirer l’ensemble mobile située à l’intérieur de l’arme en tirant le levier d’armement.
L’ensemble mobile (le transporteur) se montre alors de cette manière.
Il suffit là de simplement retirer la goupille située dans le côté gauche.
En tirant après sur le percuteur (la goupille servant juste à le maintenir en place), ce dernier va sortir sans difficulté.
L’étape suivante consiste à faire rentrer la culasse à l’intérieur (imitant alors un verrouillage) pour que le guide de la culasse ne soit plus sous l’embout captant les gaz. Et une fois cela effectué, il est possible d’émettre une rotation de la pièce pour la ressortir (cette dernière possède un trou pour laisser passer le percuteur, qui agit aussi comme moyen pour pas que ce guide puisse tourner sur lui-même).
Après une rotation à 90 degrés, la pièce sort sans problème.
Ensuite, la culasse peut être extraite simplement en tirant doucement dessus.
On peut alors distinguer des éléments notable.
Le trou situé vers le milieu permet de loger le guide, afin de forcer la rotation de la culasse lors du verrouillage et du déverrouillage. L’anneau (ainsi que les anneaux gris emprisonnés) sont là pour servir de piston pour les gaz qui sont injectés ici lors du tir. C’est la culasse qui sert de piston, mais uniquement sa partie arrière.Les résidus restent toujours ici. Mais dû au fait que les paroies sont chromées et que la pièce est généralement bien huilée ou graissée, et parce qu’il n’y a pas vraiment besoin d’une fluidité parfaite (le verrouillage et le déverrouillage se faisant sous haute pression) il est possible de même tirer plus de mille coups sans problème sur cette pièce.
Pour procéder à l’assemblage, il suffit alors de faire le procédé inverse du démontage.
Un autre élément qui est à noter est le bouton poussoir pour forcer la fermeture de la culasse.
Introduite dès le Colt 603 M16A1, Eugène Stoner n’était pas vraiment favorable à ce système, estimant que le fait de forcer sur un éventuel enrayage, en partant du principe que l’arme devait toujours être bien entretenue, était une mauvaise chose (pouvant alors empirer le problème, ce qui n’est pas faux dans beaucoup de cas).
Le levier d’armement n’ayant pas un mouvement astreint à celui du transporteur (en gros il ne bouge pas à chaque tir, il ne sert qu’à armer. Le levier d’armement ne peut pas effectuer un déplacement de l’ensemble mobile en avant, seul la force du ressort peut le permettre), le seul moyen de forcer la fermeture serait d’utiliser le doigt sur l’emplacement dédié.
En effet, à cause du fonctionnement même de l’arme, si l’ensemble mobile est pas dans sa position initiale, la partie arrière dépasse dans le tube de la crosse.
Le démontage manuel est donc même plus possible.
C’est pourquoi, juste pour prévenir les problèmes, de multiples stries ont été creusé sur la face latérale du transporteur, tout en ajoutant un bouton poussoir avec un embout plat.
En appuyant sur le bouton, l’extrémité plat vient alors appuyer sur les stries pour faire avancer le transporteur. En relâchant le bouton, l’embout plat “glisse” et se désengage. Et en appuyant de nouveau dessus, il va s’engager sur la strie suivante et ainsi de suite, jusqu’à ce que la fermeture soit complète.
C’est une introduction qui a été fait par pure mesure de précaution. Et pour une utilisation civile, le nombre de personnes ayant eu recours à ce bouton sont extrêmement rares. Dans le monde militaire, c’est peu fréquent.
Néanmoins ça reste une bonne assurance, et son ajout ne change que très peu le poids de l’arme, tout en n’étant pas encombrant pour l’utilisateur.
C’est ici que s’achève la présentation de l’AR-15. Introduite avec des concepts déjà avant-gardiste pour son époque avec de nombreux détracteurs, l’ingéniosité et la conception même de cette arme permirent à l’AR-15 de devenir une véritable référence mondiale dans le monde de l’armement.
Et malgré ce que peuvent dire les haineux, la bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe.
Rédigé intégralement par LostWar, aussi connu sous le pseudo Tanegashima et YakumoYukari.
Pour tout renseignement, me contacter directement sur le Topic des Tireurs Sportif du 18-25.
Commentaires
Enregistrer un commentaire